Une fois de plus, le déni de Nicolas Zepeda s’était imposé.
Le procès en appel de Nicolas Zepeda pour l’assassinat de son ex-petite amie Narumi Kurosaki s’est ouvert le 21 février 2023 à Vesoul (Haute-Saône). Après que le président de la cour ait lu la lettre de l’avocat de l’accusé, Me Antoine Vey, annonçant qu’il n’était plus mandaté par son client, deux avocates ont été commises d’office, dont les services ont été déclinés par l’accusé. Il a alors annoncé la désignation d’un nouveau conseil, Me Renaud Portejoie.
Ce procès en appel a été précédé par celui qui s’était tenu en avril 2022 à Besançon, où Nicolas Zepeda avait été condamné à 28 ans de réclusion criminelle. Durant cette première audience, l’avocate de l’accusé, Me Jacqueline Laffont, s’était trouvée confrontée à l’impossibilité de plaider le doute face aux preuves rassemblées contre son client. Malgré ses tentatives d’ouvrir la porte sur des aveux, elle s’était heurtée au déni de Nicolas Zepeda.
Me Laffont avait alors déclaré, face à la cour et aux jurés : « J’aurais tellement aimé pouvoir l’assister avec une autre défense que celle-ci ». Elle avait ensuite évoqué la journée d’audience où elle avait essayé de faire reconnaître à Nicolas Zepeda sa responsabilité dans la mort de Narumi Kurosaki, et la réponse noyée de sanglots qu’il lui avait opposée – « Je n’ai pas tué Narumi ! » –, concluant : « Cette réponse est sincère, soit parce qu’il ne l’a pas tuée, soit parce qu’il ne peut pas concevoir qu’il l’a fait. L’impossibilité de s’avouer à soi-même qu’on a tué, là est la part d’humanité. »
Ce nouveau procès en appel est une nouvelle étape pour Nicolas Zepeda, qui a décidé de se séparer de son avocat pour être représenté par Me Renaud Portejoie. Ce dernier a demandé deux jours de délai pour s’entretenir avec son client et le procès reprendra donc jeudi 23 février.
Cette affaire soulève la question de la liberté dont dispose l’avocat de choisir la stratégie qu’il pense la meilleure pour défendre son client. Elle pose également la difficulté de plaider le doute, et la nécessité de respecter l’éthique professionnelle.
Mots-Clés: Nicolas Zepeda, Humberto Zepeda, Narumi Kurosaki, Vesoul, Haute-Saône, Me Antoine Vey, Me Jacqueline Laffont, Me Renaud Portejoie.