jeudi 19 septembre 2024
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Nicolas Zepeda: le procès en appel de l’assassinat de Narumi Kurosaki

Après plus de deux heures de débats, la cour d’assises d’appel de Vesoul a décidé jeudi 23 février de renvoyer le procès en appel de Nicolas Zepeda à une session ultérieure. Le Chilien de 32 ans, condamné à vingt-huit ans de réclusion criminelle en avril 2022 pour l’assassinat de son ex-petite amie japonaise, Narumi Kurosaki, a engagé une stratégie de terre brûlée, tant médiatique que judiciaire, pour retarder le procès.

Tout a commencé par la défection de l’avocat désigné dix mois plus tôt pour succéder à Jacqueline Laffont, qui l’avait défendu en première instance à Besançon, en avril 2022. Dans une lettre lue par le président de la cour, au premier jour du procès, mardi 21 février au palais de justice de Vesoul, Antoine Vey expliquait qu’il se retirait, faute d’avoir reçu de son client un mandat écrit pour assurer sa défense. Nicolas Zepeda désignait aussitôt deux nouveaux conseils, Renaud Portejoie et Julien Dreyfus.

Jeudi 23 février, ces derniers ont demandé le renvoi du procès à une autre session « avant l’été ou au début de l’automne » pour prendre connaissance des « 8 000 à 10 000 cotes [pages] » du dossier. Me Portejoie a fait porter l’entière responsabilité de la situation sur la « défaillance » de son confrère parisien, qualifiant d’« absolument déloyale » la clause de conscience évoquée dans son courrier. « Ma mission n’est pas difficile, elle est strictement impossible. Quelle image de l’institution judiciaire allons-nous donner si le procès est maintenu ? », a-t-il observé, avant de lancer à la cour : « Ce procès est terminé. Il vous appartient de le renvoyer pour qu’il soit exemplaire et que la justice passe. »

L’avocat général Etienne Manteaux et Sylvie Galley, l’avocate de la mère et des sœurs de Narumi Kurosaki, présentes à l’audience, ont dénoncé une « instrumentalisation » de la justice par Nicolas Zepeda. « On peut s’interroger sur les raisons pour lesquelles Nicolas Zepeda se dérobe au dernier moment. C’est aussi une façon pour lui de montrer l’homme qu’il est, le contrôle qu’il exerce sur la justice, comme le contrôle qu’il exerçait sur Narumi… Oui, les droits de la défense sont sacrés mais ne sont pas absolus », a souligné l’avocat général.

Après plus de deux heures de débats, la cour d’assises d’appel de Vesoul a décidé de renvoyer le procès en appel de Nicolas Zepeda à une session ultérieure. La date de cette session n’a pas encore été communiquée. Le procès est donc reporté à une date ultérieure, sans que Nicolas Zepeda ne soit déclaré non-coupable ou coupable.

La stratégie de terre brûlée du Chilien de 32 ans a donc fonctionné et le procès pour l’assassinat de Narumi Kurosaki a été renvoyé. Une décision qui soulève de nombreuses questions quant à la façon dont Nicolas Zepeda a pu retarder le procès et à l’instrumentalisation de la justice dont il est accusé.

Mots-Clés: Nicolas Zepeda, Narumi Kurosaki, Vesoul, Etienne Manteaux, Sylvie Galley, Renaud Portejoie, Julien Dreyfus, Doubs, Chilien, Jacqueline Laffont, Antoine Vey.

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