Le témoignage de l’amoureux français de la jeune Japonaise, dont la voiture avait été volée par Nicolas Zepeda, et qui, dans un élan de désespoir, avait tenté de le retrouver en se rendant au Chili. Et surtout, un prélèvement ADN, réalisé sur la crosse d’un pistolet retrouvé dans le coffre de sa voiture, qui a été mis en correspondance avec celui de la jeune femme.
C’est dans le calme d’une salle d’audience de Vesoul que s’ouvre, ce mardi 21 février, le procès en appel de Nicolas Zepeda, accusé de l’assassinat de Narumi Kurosaki, sa petite amie japonaise. Le procès en première instance, à Besançon, s’était soldé par une condamnation à 28 ans de réclusion criminelle. Cette fois, le jeune Chilien de 32 ans sera confronté à un jury populaire, devant lequel il s’est toujours présenté comme un accusé présumé innocent.
Pour l’avocat général Etienne Manteaux, qui reprend le siège de l’accusation, Nicolas Zepeda est un assassin figé dans le déni. En effet, il avait opposé une forteresse aux preuves réunies contre lui, et qui sont autant de faits troublants. Il y a d’abord les cris de terreur qui ont réveillé les onze voisins de Narumi Kurosaki, le 4 décembre 2016, et dont témoignent les messages affolés qu’ils ont échangés entre 3 h 18 et 3 h 26. Puis il y a le voyage de Nicolas Zepeda du Chili à Besançon, sans prévenir Narumi Kurosaki de son arrivée, et le tête-à-tête de vingt-neuf heures qu’ils ont passé dans les 9 m2 de sa chambre.
Mais c’est surtout le harcèlement dont il a fait preuve à l’encontre de Narumi Kurosaki qui a retenu l’attention des enquêteurs. Il avait exigé d’elle qu’elle supprime les photos de ses copains masculins sur son mur Facebook, et traquait obsessionnellement les preuves de son nouveau bonheur sentimental. Ce qui n’est pas sans rappeler les achats qu’il a faits, dans un supermarché, d’un bidon de cinq litres de liquide inflammable, d’une boîte d’allumettes et de détergent, avant de surprendre son ex-petite amie de retour de son cours de danse, sur le parking de la résidence universitaire.
Le corps de Narumi Kurosaki n’a jamais été retrouvé, mais les preuves sont telles qu’elles ont permis de mettre en correspondance le prélèvement ADN de la jeune femme avec celui retrouvé sur la crosse d’un pistolet découvert dans le coffre de la voiture de Nicolas Zepeda. Ainsi, le procès en appel de Nicolas Zepeda s’annonce comme une confrontation entre, d’un côté, une forteresse d’indifférence et de déni et, de l’autre, une accumulation de preuves troublantes.
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