Les violences envers les minorités sexuelles et de genre ont connu une augmentation significative au cours des cinq dernières années, comme le révèle l’étude publiée récemment par l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA). Selon cette étude, qui constitue un avertissement clair, 14% des personnes interrogées ont déclaré être victimes de violence, une augmentation par rapport à 2019, avec une attention particulière portée sur les personnes transgenres. Le harcèlement concerne maintenant plus de la moitié des répondants, contre 37% précédemment. Notamment, un tiers des personnes interrogées ont subi des actes d’intimidation à l’école, soit une hausse de 20% depuis 2019. Il est toutefois inquiétant de constater que seuls 11% des incidents ont été signalés aux autorités.
Selon Sirpa Rautio, directrice de la FRA basée à Vienne, en Autriche, l’Europe se trouve face à un paradoxe. D’une part, les attitudes envers l’orientation sexuelle semblent plus ouvertes qu’auparavant. D’autre part, les statistiques alarmantes de violence racontent une tout autre histoire, révélées par plus de 100 000 témoignages LGBT+ répertoriés dans toute l’Europe. Bien que plus de la moitié des personnes LGBT+ affirment désormais ouvertement leur orientation sexuelle, leur identité et leur expression de genre, ainsi que leurs caractéristiques sexuelles, bon nombre d’entre elles évitent toujours de manifester leur affection en public par peur d’être agressées.
Dans ce contexte, la FRA appelle les pays membres à instaurer une politique de tolérance zéro envers les actes de violence à caractère homophobe ou transphobe. De plus, l’organisation recommande de mieux contrôler le contenu en ligne pour lutter contre les préjugés et garantir le respect de la législation de l’UE. Cette enquête survient juste avant la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, célébrée le 17 mai.
Mots-clés: minorités sexuelles, violences, FRA, LGBT+, Europe, harcèlement, tolérance zéro.