La Commission nationale de protection et de réinsertion, dite des « repentis », était dans une situation critique, comme l’a souligné le rapport de son prédécesseur. La nomination de Marc Sommerer à sa tête pose la question de savoir si cela suffit pour sortir une institution de l’impasse. Marc Sommerer, doyen des juges d’instruction du pôle financier parisien, est un professionnel aguerri. Il est issu d’une culture policière qui lui sera grandement utile pour gérer une relation complexe qui existe entre les enquêteurs et les juges. Cette expérience lui permettra de mieux comprendre le fonctionnement des policiers.
La Commission « repentis » a été créée en 2004, mais n’est entrée en vigueur qu’en 2014, en raison de l’absence de décret et de financement. Elle est gérée au quotidien par les policiers du service interministériel d’assistance technique. Le président ne dispose d’aucun moyen, ni même de secrétariat et des informations contradictoires sur les dossiers qui relèvent de sa compétence. Selon le rapport de son prédécesseur, « la forte dépendance à l’égard du SIAT, unique service évaluateur et gestionnaire, doit certainement être interrogée ».
Marc Sommerer devra aussi faire face à d’autres problèmes. Initialement censé rééquilibrer le jeu judiciaire entre les phénomènes criminels sophistiqués et un État dont les règles de droit commun étaient inadaptées, le système ne protège aujourd’hui que peu de personnes. Le nombre de repentis est resté à un niveau très modeste. Dans ce contexte, la nomination de Marc Sommerer à la tête de la commission convaincra-t-elle les citoyens que l’institution est capable de remplir sa mission ? Lui seul pourra y répondre en gérant les problèmes rencontrés avec les SIAT et en mettant en place une stratégie efficace pour accroître le nombre de repentis protégés par le système.
Mots-clés : Commission nationale de protection et de réinsertion, Marc Sommerer, lutte contre la criminalité organisée, repentis.