Evan, un jeune de 18 ans, résidait dans un mobil-home au camping L’Orangerie de Lanniron à Quimper, en janvier 2023. STéPHANE LAVOUé POUR « LE MONDE »
Le président de la République a admis sans ambiguïté lors de sa conférence de presse du mercredi 12 juin à Paris pour dévoiler sa stratégie à dix-huit jours des élections législatives anticipées. En ce qui concerne « l’accès au logement des jeunes », Emmanuel Macron a reconnu que « nous n’avons pas avancé assez, notre réponse a été trop timide », effectuant ainsi un mea culpa rapide. « On a beaucoup reculé ! » a répondu Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, sur le réseau social X.
La Fondation Abbé Pierre a récemment publié une étude intitulée « Les ‘Tanguy’ : le retour », révélant une augmentation de 250 000 jeunes adultes hébergés chez leurs parents entre 2013 et 2020, atteignant désormais près de 5 millions. Parmi eux, 1,3 million de jeunes salariés, ce qui pourrait indiquer des loyers trop élevés ou une pénurie de logements sociaux empêchant l’autonomie.
Au début de son premier mandat en 2017, Emmanuel Macron avait lancé un plan de construction de 60 000 logements étudiants sur cinq ans. Le plan n’étant réalisé qu’à moitié, il s’étendra finalement sur dix ans, avec 30 000 logements restant à construire. À la fin de 2023, la première ministre Elisabeth Borne avait annoncé un objectif légèrement rehaussé de 35 000 logements étudiants, principalement en résidences universitaires sociales, le reste en résidences intermédiaires. De plus, 12 000 logements en attente de rénovation devront être réhabilités d’ici la fin du mandat.
Alors que 21 % des jeunes de moins de 25 ans vivent en-dessous du seuil de pauvreté, contre 12 % de la population générale, la production de logements abordables reste insuffisante. L’offre des Crous, avec 175 000 places, ne permet d’accueillir qu’un quart des 675 000 étudiants boursiers. Chaque année, environ 2 000 nouveaux logements et près de 3 000 logements réhabilités s’ajoutent au parc universitaire, loin des besoins réels.
Des terrains d’État non bâtis ont été identifiés pour la construction de 11 200 logements étudiants, représentant une avancée significative. Cependant, la nomination d’un délégué interministériel au logement étudiant, prévue pour fin 2023, se fait toujours attendre. Par ailleurs, la crise du logement due à la remontée des taux d’intérêt depuis mi-2022 a accentué les difficultés des jeunes à trouver un logement. Une pénurie de logements locatifs est observée et s’est aggravée au cours des deux dernières années, avec une baisse de l’offre de 36 % selon la plateforme Seloger.com.