Le 17 février 2021, le tribunal administratif de Paris a donc annulé l’arrêté d’interdiction du défilé du 5 juin 2021 déposé par le Parti ouvrier indépendant et démocratique (POID). Cette décision est le résultat d’un référé-liberté déposé par le POID après que le préfet de police, M. Didier Lallement, ait refusé l’autorisation de manifester entre la place de la Nation et la place de la Bastille.
M. Lallement avait justifié sa décision en invoquant un risque sérieux que « des éléments radicaux et à haute potentialité violente » viennent se greffer à ce rassemblement ou se transforment en « cortèges sauvages dans d’autres quartiers, afin de s’en prendre aux forces de l’ordre » et de commettre des dégradations sur du mobilier urbain ou des commerces. Cependant, cette argumentation n’était pas convaincante, car les lambertistes ont la réputation d’être un courant très ordonné, qui ne laisse jamais la place au moindre débordement ou aux dégradations. De plus, le même jour était organisé, à quelques centaines de mètres, place de la République, le défilé annuel en l’honneur de Clément Méric, jeune antifasciste tué en 2013 à la suite d’une rixe avec des militants néonazis, ce qui a pu contribuer à la décision du tribunal.
Le tribunal administratif de Paris a donc annulé l’arrêté d’interdiction et a décidé que « le préfet de police versera au POID la somme de 1 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative ». Cette décision illustre le fait que les lambertistes sont procéduriers et qu’ils ne lâcheront pas facilement lorsqu’il s’agit de leurs droits.
Mots-Clés: POID, Didier Lallement, Pierre Lambert, Clément Méric, Tribunal Administratif de Paris, Mai-68, Léon Trotski.