Procès des manifestants contre la réforme des retraites : la stratégie de la « pêche au chalut »
Le rejet des motions de censure contre le gouvernement d’Élisabeth Borne a déclenché une vague de manifestations spontanées à Paris, le 20 mars 2023, que les forces de l’ordre ont réprimées avec force. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les quelques 234 interpellations, seules six personnes furent présentées devant le tribunal de Paris le 22 mars. Cette « pêche au chalut » est la stratégie des forces de l’ordre, comme l’a déclaré une avocate impliquée dans ces dossiers pour définir leur stratégie. Les six prévenus sont poursuivis pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes ». Pour leur défense, cinq des six prévenus ont vu leur procès renvoyé à fin avril. Seul Clément, un Chambérien de 25 ans, a comparu.
Clément, accusé par la police d’avoir confectionné une barricade à l’aide des déchets et d’y avoir mis le feu, le policier qui l’a arrêté affirme l’avoir reconnu grâce à son jogging rouge à bandes blanches. L’avocate du prévenu a plaidé l’insuffisance des éléments à charge et des éléments largement insuffisants. Elle a également exemplifié sur l’absurdité de la reconnaissance de son client par le jogger rouge alors qu’on n’a retrouvé sur lui aucun élément compromettant.
Le garçon nie les faits, mais la procureure requiert huit mois avec sursis « une peine d’avertissement », car « même si c’est pour manifester ses idées, la société ne peut tolérer qu’on mette en danger des personnes ». Les manifestations se poursuivent depuis plus d’un mois, et la situation ne semble pas s’améliorer.
Mots-Clés: manifestations, comparution immédiate, forces de l’ordre, procès, réforme des retraites.