La pétition pour la dissolution de la brigade de répression de l’action violente motocycliste (BRAV-M) a été classée par la commission des lois de l’Assemblée nationale le mercredi 5 avril. Signée par près de 264 000 personnes, elle a suscité un débat houleux entre les députés du camp présidentiel, de la droite et de l’extrême droite d’un côté, et les députés de gauche de l’autre.
La pétition critiquait le recours à la violence en manifestation par cette brigade de binômes de policiers à moto, estimant que son action « participe de l’augmentation des tensions, y compris à l’encontre des forces de l’ordre ». Elle demandait sa dissolution, en la comparant aux brigades de « voltigeurs » dissoutes en 1986 après la mort de Malik Oussekine, étudiant tué sous les coups de policiers lors d’une manifestation.
Le rapporteur du groupe Renaissance, Eric Poulliat, a plaidé pour le classement de la pétition, avançant que les unités mobiles étaient un complément utile aux traditionnelles brigades, dont les déplacements sont plus lents. Il a également souligné la nécessité de répondre fermement aux agissements fautifs de quelques agents sans pour autant remettre en cause l’utilité des BRAV-M.
L’insoumis Ugo Bernalicis a rétorqué que la pétition avait été signée par 260 000 citoyens, un nombre qui devrait être suffisant pour susciter une discussion publique. L’écologiste Sandra Regol a également marqué son soutien en affirmant que les violences perpétrées par certains agents avaient choqué beaucoup de monde, y compris les agents de police eux-mêmes.
En dépit du classement de la pétition, un groupe de députés de La France insoumise (LFI) et d’Europe Ecologie-Les Verts a promis de poursuivre la lutte pour le retrait des BRAV-M. Ils ont prévu un rassemblement place de l’Hôtel-de-Ville à Paris pour exprimer leur solidarité envers les gardiens de la paix. Antoine Léaument (LFI) a également annoncé l’envoi d’une lettre ouverte aux policiers et aux gendarmes rappelant leur code de déontologie, qui leur permet d’objecter à certains ordres s’ils considèrent qu’ils sont manifestement illégaux.
La question de l’utilité des BRAV-M continue donc de diviser les députés, mais aussi les citoyens qui ont signé la pétition. L’affaire reste à suivre de près.
Mots-Clés: Dissolution, BRAV-M, Manifestation, Violence.