Le Sommet de l’élevage en Auvergne est devenu un rendez-vous incontournable pour les professionnels du secteur agricole. L’édition 2024, prévue à Cournon-d’Auvergne, s’annonce particulièrement cruciale dans un contexte de tensions économiques et sanitaires. Avec la participation attendue de la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, les attentes sont plus élevées que jamais. Les éleveurs espèrent des réponses concrètes aux défis pressants qu’ils rencontrent, notamment en termes de gestion sanitaire et de soutien économique. Ce sommet représente ainsi un véritable test pour la capacité du gouvernement à répondre aux besoins de la filière agricole.
Tensions et attentes au Sommet de l’élevage 2024
Le Sommet de l’élevage 2024 s’annonce sous haute tension. Pour cet événement incontournable, qui se tiendra du mardi au vendredi à Cournon-d’Auvergne, près de Clermont-Ferrand, les attentes sont énormes. Le rendez-vous attire chaque année plus de 120.000 visiteurs et 1.700 exposants, mais cette édition est particulièrement cruciale. En cause : plusieurs dossiers brûlants sur lesquels la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, est attendue pour apporter des réponses concrètes.
L’un des principaux thèmes de discussion est la multiplication des problèmes sanitaires dans les élevages, ainsi que les récentes tensions économiques. Les agriculteurs et éleveurs espèrent des mesures immédiates, notamment sur les prêts bonifiés et la vaccination des troupeaux. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a exprimé une claire impatience lors d’une récente conférence de presse : « Nous attendons de premières annonces au Sommet de l’élevage : il y a urgence. »
Avec une réduction du nombre d’animaux présents (1.600 au lieu de 2.000) et un strict protocole sanitaire en place, le Sommet de 2024 sera un réel test pour la capacité du gouvernement à répondre aux défis actuels du secteur. Les attentes sont immenses, et chaque prise de parole sera scrutée de près.
Problèmes sanitaires dans les élevages français
Les éleveurs français font face à une situation préoccupante avec la résurgence de maladies comme la MHE (Maladie Hémorragique Épizootique) chez les bovins et la FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) chez les ovins. Ces maladies, qui affectent gravement la santé des troupeaux, nécessitent des mesures rapides et efficaces. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a donné un ultimatum de 15 jours pour des annonces de mesures sur la vaccination des troupeaux et le soutien économique aux éleveurs en crise.
Le protocole sanitaire au Sommet de l’élevage 2024 sera particulièrement strict : désinsectisation, prises de sang en amont, et réduction du nombre d’animaux présents. Fabrice Berthon, commissaire général du Sommet, a souligné l’importance de ces mesures lors d’une conférence de presse, affirmant que tout est mis en œuvre pour éviter la propagation des maladies.
L’appel à l’action est pressant. Les éleveurs attendent des solutions pour contrôler ces épidémies et maintenir la santé de leurs animaux. Annie Genevard, la nouvelle ministre de l’Agriculture, est sous pression pour fournir des réponses adéquates. Les enjeux sont de taille : au-delà de la santé des animaux, c’est toute la filière agricole qui est en jeu.
La loi d’orientation agricole en suspens
En parallèle aux crises sanitaires, la loi d’orientation agricole est également un dossier crucial en suspens. Cette loi était censée répondre aux nombreuses revendications exprimées lors des manifestations du début d’année. Cependant, la dissolution de l’Assemblée nationale a mis un frein à son avancée, laissant le monde agricole dans l’incertitude.
David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, appelle à la patience mais insiste sur l’urgence de concrétiser les engagements pris au printemps. La loi d’orientation agricole doit apporter des mesures structurantes et durables pour le secteur. Parmi les attentes : le soutien à l’innovation, la modernisation des infrastructures, et une meilleure structuration des filières.
La ministre Annie Genevard est attendue pour relancer ce projet. Elle doit rassurer les agriculteurs quant à la mise en œuvre rapide et efficace des réformes nécessaires. Le temps presse, et des solutions pérennes doivent être trouvées pour stabiliser le secteur agricole. L’incertitude actuelle nuit à la planification à long terme et crée des tensions parmi les professionnels de l’agriculture.
La controverse autour de Lactalis
Autre sujet de discorde majeur : la récente annonce du géant laitier Lactalis de réduire ses achats de lait aux éleveurs français. Cette décision a provoqué une vague de mécontentement parmi les agriculteurs, accentuant encore les tensions au sein du secteur laitier. Pour Lactalis, cette réduction des volumes achétés serait compensée par un meilleur prix par tonne de lait. Toutefois, cette explication n’a pas convaincu les organisations agricoles.
La FNSEA a qualifié cette décision de « déflagration pour le milieu laitier ». La Confédération paysanne, plus radicale, accuse Lactalis de vouloir éliminer des producteurs et de faire pression sur ceux qui restent. Ces réductions de collecte pourraient avoir des conséquences désastreuses pour de nombreux éleveurs, déjà en difficulté financière.
Cette controverse souligne l’importance d’un dialogue ouvert et constructif entre les industriels et les producteurs. Les éleveurs appellent à une réévaluation de la politique d’achat de Lactalis pour éviter la disparition de nombreuses exploitations. Le Sommet de l’élevage sera l’occasion pour les différentes parties de se rencontrer et de tenter de trouver un terrain d’entente.
Vers un modèle d’élevage durable et résilient
La crise actuelle pourrait être l’opportunité de repenser le modèle d’élevage en France. La Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) propose un plan de restructuration ambitieux pour la filière viande, souvent qualifiée de « perfusée aux aides publiques ». Ce plan inclut le soutien au maillage des abattoirs, la modification des systèmes d’engraissement, et l’utilisation de races mixtes, visant à rendre l’élevage plus durable et résilient.
Le Sommet de l’élevage 2024 mettra en avant ces solutions potentielles. Bruno Dufayet, éleveur cantalien chargé du sujet pour le Sommet, a insisté sur l’importance de ces réformes lors d’une conférence de presse. Favoriser les circuits courts, limiter les importations, et promouvoir les labels de qualité (bio, Label Rouge) sont des pistes prometteuses pour renforcer la filière.
Cette transition vers un modèle plus durable nécessite des investissements et un soutien politique fort. Les éleveurs espèrent que le Sommet servira de catalyseur pour ces changements indispensables. La résilience de la filière dépendra de la capacité à intégrer ces nouvelles pratiques tout en garantissant la rentabilité économique des exploitations.