Le 3 décembre 2024, un rassemblement de retraités s’est tenu à Paris pour revendiquer une revalorisation de leurs pensions en lien avec l’inflation. Dans ce contexte, une étude récente, dévoilée le 13 mars, explore des pistes innovantes pour améliorer le dispositif de majoration de pensions, visant à soutenir les familles nombreuses. Alors que syndicats et employeurs s’apprêtent à négocier sur les retraites, ce rapport pourrait influencer les décisions à venir, notamment concernant les droits familiaux.
La recherche commandée par le Conseil d’orientation des retraites et effectuée par la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) propose des ajustements aux majorations de pensions destinées aux parents ayant eu ou adopté trois enfants ou plus. Parmi les idées suggérées, il est question de revoir dès le départ l’application de ce dispositif, en distribuant les prestations dès la naissance du premier enfant, mais aussi de restreindre cette aide aux mères. Ces réformes visent à rendre le système plus équitable et à mieux répondre aux réalités des familles.
Un mécanisme de solidarité en question
La majoration de pensions pour enfants représente un aspect fondamental des régimes de retraite, assurant une protection renforcée pour les foyers. Concrètement, cette mesure engendre un supplément de 10 % sur le montant global de la retraite, accordée aux deux parents, peu importe le montant de leur pension, à partir du moment où ils ont eu ou adopté au moins trois enfants. En 2020, le coût de ce dispositif a été évalué à 8,4 milliards d’euros, avec près de 40 % des retraités en bénéficiant d’un montant moyen de 105 euros par mois.
Une telle somme représente une aide significative pour de nombreuses familles, mais cette répartition soulève des interrogations. Pourquoi maintenir ce mécanisme tel qu’il est ? Le rapport demandé par Matignon espère apporter des réponses sur l’efficacité et l’impact social de ces majorations. L’étude en cours pourrait encourager une discussion plus large sur l’équité au sein du système des retraites, incluant les défis spécifiques auxquels sont confrontées les femmes sur le marché du travail.
Vers un système plus juste pour les familles
Réviser les règles entourant la majoration des pensions est devenu une nécessité face à l’évolution des structures familiales et des inégalités persistantes. En déplaçant le point de départ de l’aide financière à la naissance du premier enfant, l’idée est de mieux soutenir les jeunes familles dès le début de leur parcours. En parallèle, en limitant cette gratification aux femmes, l’enquête pourrait aussi envisager de reconnaitre les rôles spécifiques que les mères jouent dans l’éducation et le bien-être des enfants.
Une conversation essentielle sur les retraites
Ce rapport s’inscrit dans un cadre plus large de discussions sur la réforme des retraites qui touche de près des millions de Français. L’enjeu est de concilier justice sociale et viabilité économique. À l’approche des négociations entre syndicats et employeurs, les résultats de l’étude pourraient influencer de manière déterminante les débats. La reconnaissance des différents types de familles et la manière dont elles sont prises en compte par le système de retraites pourrait devenir un axe de revendication majeur.
À l’heure où la population des retraités augmente considérablement, il est indispensable d’adapter les règles en vigueur aux nouvelles réalités sociales. Cela permettrait non seulement de préserver un système de retraite solidaire mais aussi d’assurer qu’il soit équitable et juste pour tous.
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