La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas en France. Le 7 mars, plus d’un million de personnes, selon le ministère de l’intérieur, ou 3,5 millions, selon la CGT, ont manifesté dans tout le pays, faisant de cette journée la plus importante depuis le début de ce conflit social. Le gouvernement, quant à lui, a scruté minutieusement les multiples fronts de cette réforme.
D’une part, la rue avec les manifestations massives, mais aussi les signes de radicalisation et de blocage, tels que l’occupation de ronds-points, les coupures d’électricité sauvages, les grèves reconduites dans les transports et les raffineries, suggèrent que le bras de fer pourrait encore durer dans les jours à venir. D’autre part, il y a quelques signes positifs pour le gouvernement, comme l’avancée de l’examen du texte au Sénat.
Cependant, le président de la République, Emmanuel Macron, et sa première ministre, Elisabeth Borne, sont restés muets tout au long de cette journée charnière. M. Macron a poursuivi son programme, comme prévu, tout en se tenant informé de la mobilisation. Il n’a aucune intention de sortir de sa réserve dans les jours à venir, même si Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, l’a accusé de rester sourd.
Une prise de parole solennelle pourrait avoir lieu si la réforme passe toutes les étapes du Parlement et franchit l’écueil du Conseil constitutionnel. Pour l’heure, le gouvernement attend de respecter le temps parlementaire et démocratique. Depuis un mois, le chef de l’Etat avait seulement profité de la pause entre l’examen du texte à l’Assemblée nationale et celui au Sénat pour programmer deux déplacements en France. Deux moments où il avait répondu à de nombreuses questions sur la réforme des retraites, sans bouger sur le fond.
Mots-Clés: Réforme des retraites, Manifestation, Mobilisation, Emmanuel Macron.