Le 6 septembre 2023, Milakulo Tukumuli, président de l’Eveil Ocanien, a pris les rênes du Congrès de Nouvelle-Calédonie, en un moment déterminant à Matignon, à Paris. Ce nouveau tournant s’inscrit dans un contexte d’urgence, alors que les représentants politiques calédoniens se rendent dans la capitale pour réclamer une aide substantielle face à des mois de turbulence sociale et économique dans le territoire. Face à un possible effondrement, les élus, unis malgré leurs divergences, demandent un plan global de reconstruction d’une portée financière équivalente à la moitié du PIB local.
Dans un climat de chaos qui a régné pendant quatre mois et demi en Nouvelle-Calédonie, les élus, réunis autour d’un objectif commun, se sont déplacés à Paris pour faire entendre leur voix. Cette démarche fait suite à un vote unanime fin août à Nouméa, en faveur d’une demande de plan, se présentant comme une nécessité urgence pour le territoire. Leur appel est privilégié alors même que le Premier ministre, Michel Barnier, s’apprête à faire une déclaration de politique générale. Les représentants veulent ainsi avertir l’Assemblée nationale et le Sénat sur les lourdes conséquences d’une situation économique et sociale déjà précaire.
Une coalition inattendue pour une cause commune
La solidarité affichée entre les différents groupes politiques de Nouvelle-Calédonie surprend. Du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) au Rassemblement-Les Républicains (LR), les élites politiques se rendent compte de l’urgence de la situation. Malgré des tensions passées, ces derniers tentent de s’accorder sur la nécessité d’un soutien concret de l’Etat. Les Loyalistes de Sonia Backès, bien que absents à Paris, se sont également prononcés en faveur du plan, tout comme l’Union nationale indépendantiste-Palika, qui, bien que s’étant abstenue lors du vote, ne s’y oppose pas. Ce consensus fragile vise la création d’un plan de reconstruction ambitieux, évalué à 4,2 milliards d’euros sur cinq ans, à l’image des efforts déployés après le cyclone Irma dans les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy.
Des rencontres stratégiques
Les discussions ont débuté le 24 septembre avec Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale. Les représentants calédoniens ont prévu des échanges avec tous les chefs de groupes parlementaires d’ici au 3 octobre. Pour la première fois, Gérard Larcher, président du Sénat, a opté pour une réunion incluant plusieurs présidents de groupe, plutôt qu’un rendez-vous exclusif. Une initiative qui démontre l’importance de la situation en Nouvelle-Calédonie et le besoin d’une approche collective face aux défis à relever. Par ailleurs, les fonctionnaires mandatés par Emmanuel Macron à la fin mai ont également présenté des rapports auprès du « groupe de contact Nouvelle-Calédonie » dirigé par Yaël Braun-Pivet.
Un appel à l’urgence
Le besoin d’action est vital. Le député Stéphane Lenormand a exprimé avec force : Ce groupe d’élus que tout oppose vient nous faire comprendre que la Nouvelle-Calédonie est au bord du gouffre
. L’inquiétude est palpable, et les élus en sont conscients. Jean-Jacques Urvoas, un autre acteur du dispositif, insiste : La solution est à Paris, il faut agir!
En ce sens, la situation exige une attention immédiate, et certains des responsables politiques de l’Assemblée, tels que Manuel Valls et Dominique Bussereau, s’apprêtent à intégrer ce débat crucial dans les mois à venir. Il s’agit de discussions sensibles, dans un contexte où la France traverse elle-même des difficultés économiques.
En somme, la tension sur l’île est à son comble, et les élus de Nouvelle-Calédonie, en quête d’une renaissance pour leur territoire, sollicitent l’implication active de l’État. Ils espèrent un soutien significatif dans cette période critique, alors que des démarches sont déjà en cours pour exposer les enjeux devant le Parlement français. Les discussions à venir seront donc scrutées avec la plus grande attention par l’ensemble des acteurs concernés.
Mots-clés: Nouvelle-Calédonie, reconstruction, crise économique, Parlement français, action politique