mardi 15 octobre 2024
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La révolte du peuple : Cortèges gigantesques contre Barnier

Des protestataires opposés à la désignation de Michel Barnier se sont rassemblés sur la place Bellecour de Lyon, le 7 septembre 2024. Au lendemain de la nomination de Michel Barnier à la tête de Matignon, une fraction de la gauche a défilé contre le nouveau Premier ministre et en particulier, contre le « coup de force de Macron », selon le slogan des 150 cortèges qui ont démarré en France, samedi 7 septembre, à l’initiative de syndicats de jeunesse et de partis de gauche. Environ 110 000 personnes ont défilé à travers tout le pays, d’après le ministère de l’Intérieur. Pendant ce temps, le Premier ministre réalisait sa première visite à l’hôpital Necker pour enfants malades, dans le 15e arrondissement de Paris. Promettant que la santé serait au cœur de son futur gouvernement, Michel Barnier a affirmé : « Je ne suis pas ici pour faire des annonces spectaculaires ni pour briller, […] il faut comprendre pour agir et on comprend mieux en écoutant les gens et en les respectant », avant d’ajouter : « on ne pourra pas faire de miracle. »

Dans la capitale, 26 000 manifestants, selon la préfecture de police de Paris, et 160 000 selon La France insoumise (LFI), ont défilé entre les places de la Bastille et de la Nation. Un chiffre de mobilisation mitigé malgré la présence en tête de cortège de Jean-Luc Mélenchon, le leader de LFI, accompagné de la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, et des députées Clémence Guetté et Aurélie Trouvé. Des écologistes comme Benjamin Lucas, député des Yvelines, et des communistes comme le sénateur de Paris, Ian Brossat, étaient également présents. La candidate du Nouveau Front populaire (NFP), Lucie Castets, qui n’était pas dans le cortège parisien, s’est exprimée en ce sens « Je viendrai avec plaisir si les quatre formations du NFP seront présentes », avait-elle confié au Monde.

Cependant, toute la NFP n’était pas représentée, le Parti socialiste s’étant abstenu alors que le NFP, qui accuse Emmanuel Macron de « déni de démocratie », a promis de déposer une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. Celui-ci envisage de faire de la maîtrise de l’immigration une priorité et de relancer le débat sur la réforme des retraites « pour les personnes les plus vulnérables », un projet de loi vivement critiqué par les factions politiques du NFP, sans remettre « tout en question » en raison des difficultés financières du pays. Le titre d’une des banderoles résume bien l’ambiance de la journée : « Barnier, dégage, on ne t’a pas élu. »

« En nommant Michel Barnier, Emmanuel Macron veut poursuivre la même politique », déplore Brigitte Biebow, 67 ans, retraitée de l’enseignement supérieur, arborant un badge de la Ligue des droits de l’homme. « Quand le nom de Michel Barnier est apparu, cela m’a fait rire. Parce que c’est un homme de droite, un vieux requin de la politique. Mais je reste optimiste. S’il y a une ou plusieurs censures de gouvernements successifs, on peut espérer un moment Lucie Castets ou Bernard Cazeneuve. Il faudra bien, à un moment, respecter les résultats des urnes. »

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