Lundi 8 mai 2023, Emmanuel Macron a commémoré la Victoire de 1945 sur l’Allemagne nazie à Paris en présence de la première ministre Elisabeth Borne. La traditionnelle cérémonie de la Victoire à l’Arc de triomphe s’est tenue sous haute sécurité, face aux manifestations attendues malgré les interdictions de rassemblement à proximité des lieux visités par le chef de l’État. Comme à chaque célébration de cette victoire, le président a remonté les Champs-Elysées avec la grande escorte de la garde républicaine, à cheval et motorisée.
Tout rassemblement a été interdit aux abords des Champs-Elysées en raison des risques de « casserolades » récurrents depuis l’adoption de la réforme des retraites. A Lyon, où Emmanuel Macron s’est rendu pour rendre hommage à Jean Moulin et à la Résistance, la situation était également tendue. En effet, des appels à manifester en proximité du Mémorial de la prison de Montluc, où Jean Moulin et d’autres figures de la Résistance furent détenus, ont été lancés malgré l’interdiction de rassemblement de la préfecture du Rhône. La CGT a même annoncé déposer un recours en référé contre cette interdiction.
Emmanuel Macron s’est rendu à l’ancienne prison pour un hommage à la « Résistance française et aux victimes de la barbarie nazie ». Il était accompagné du garde des sceaux Eric Dupond-Moretti, du ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye, et de la secrétaire d’État chargée des anciens combattants et de la mémoire Patricia Miralles. La cérémonie de Lyon, à l’approche du 80e anniversaire de l’arrestation et de la mort de Jean Moulin, ouvre un nouveau cycle mémoriel qui se poursuivra le 6 juin 2024 avec la commémoration du Débarquement en Normandie et s’achèvera le 8 mai 2025 pour les 80 ans de la Victoire.
Jean Moulin fut arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, près de Lyon, par le chef local de la Gestapo Klaus Barbie. Affreusement torturé, il garda le silence et mourut, des suites des blessures qui lui avaient été infligées, le 8 juillet 1943 en gare de Metz dans le train qui le conduisait en Allemagne. Emmanuel Macron s’est rendu dans sa cellule et dans celle du « boucher de Lyon », Klaus Barbie, qui passa une nuit à Montluc après son arrestation en 1983. Il fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité quatre ans plus tard.
Le chef de l’État a rappelé « le rôle politique essentiel » joué par Jean Moulin dans l’unification de la Résistance et l’émergence d’une France libre. Il a également exalté à travers lui l’esprit de résistance propre au peuple français. Tout cela a permis au général de Gaulle de devenir un acteur incontournable vis-à-vis des Anglo-Saxons et à la France de rejoindre le camp des vainqueurs après les errements du régime collaborationniste de Vichy. Emmanuel Macron a noté que tout cela n’aurait pas été possible si Jean Moulin n’avait pas assemblé autour de lui toutes les forces du renouveau issues de tous les horizons politiques.
Enfin, le président du Sénat, Gérard Larcher, a jugé « inacceptables » les appels à manifester un tel jour. « Il y a un temps pour tout. [Le 8-Mai], c’est le temps de la mémoire, du recueillement et du rassemblement dans notre pays », a-t-il estimé dimanche.
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