Les élections législatives de 2024 en Nouvelle-Aquitaine ont été marquées par des résultats surprenants et des bouleversements politiques d’envergure. Le Nouveau Front Populaire (NFP) a émergé comme un acteur clé, redéfinissant le paysage électoral au détriment de partis traditionnels tels que le Rassemblement National (RN). De la Gironde à la Corrèze, en passant par les Pyrénées-Atlantiques et le Lot-et-Garonne, les dynamiques locales ont été profondément transformées. Cet article analyse les principaux enseignements de ces élections, mettant en lumière les victoires marquantes et les revers significatifs qui dessinent une nouvelle carte politique pour la région.
Le Nouveau Front Populaire bouleverse les élections législatives 2024
La montée en puissance du Nouveau Front Populaire (NFP) lors des élections législatives de 2024 a considérablement modifié le paysage politique français. Ce second tour, tenu le dimanche 7 juillet, a réservé son lot de surprises, notamment en Nouvelle-Aquitaine. À l’échelle nationale, le NFP a su mobiliser un électorat diversifié, souvent déçu par les partis traditionnels et en quête de nouvelles alternatives politiques. Le mouvement a ainsi profité des désistements en faveur du front républicain pour s’imposer dans plusieurs circonscriptions clés.
En Nouvelle-Aquitaine, l’impact du NFP a été particulièrement notable. Les candidats du Rassemblement National (RN), pourtant bien placés après le premier tour, n’ont pas réussi à concrétiser leurs espoirs de victoire. Les alliances stratégiques et la mobilisation des électeurs de gauche et du centre ont empêché le RN de transformer l’essai. Ces élections ont donc marqué un tournant pour le NFP, affirmant sa place sur l’échiquier politique et promettant des défis de taille pour les élections futures. Les résultats confirment une tendance nationale vers un renouveau politique où le NFP joue un rôle central.
Une gifle électorale pour le Rassemblement National en Gironde
En Gironde, le Rassemblement National (RN) subit une véritable gifle électorale. Seule Edwige Diaz, élue dès le premier tour dans la 11e circonscription du Blayais, siégera avec le groupe RN à l’Assemblée nationale. La surprise de taille vient du Médoc, où le député sortant RN, Grégoire de Fournas, a été battu par Pascale Got du NFP. Avec un score très serré, 49,37 % pour Fournas contre 50,63 % pour Got, la victoire du NFP est d’autant plus marquante que de nombreux observateurs donnaient Fournas gagnant.
La 12e circonscription (Réolais et Entre-deux-Mers) a vu une lutte tout aussi serrée. Mathilde Feld, candidate NFP, l’emporte avec 50,41 %, devançant de peu le candidat RN Rémy Berthonneau (49,59 %). Ces résultats soulignent non seulement la montée en puissance du NFP mais aussi la difficulté croissante pour le RN de s’imposer dans des territoires où il était autrefois confiant de sa victoire. Les électeurs girondins ont manifestement préféré l’alternative proposée par le NFP, bouleversant ainsi les pronostics et redistribuant les cartes politiques locales.
Hollande confirmé en Corrèze
En Corrèze, l’ancien président de la République, François Hollande, a été reconfirmé sans surprise. Dans la première circonscription de ce département, Hollande, en ballottage favorable dans une triangulaire avec un candidat LR et une candidate RN, a su rallier une majorité confortable. Avec 43,1 % des suffrages, il devance largement la candidate RN Maïtey Pouget, qui obtient 31,69 % des voix. Ce résultat réaffirme la popularité de Hollande dans son fief historique, où il avait déjà exercé en tant que député avant de devenir président.
La réélection de Hollande en Corrèze montre que, malgré les critiques et les défis auxquels il a fait face durant son mandat présidentiel, il conserve une base électorale solide et fidèle. Les soutiens locaux et son expérience politique ont joué un rôle crucial dans cette victoire. Cette reconfirmation pourrait également revitaliser son influence au sein du parti socialiste et sur la scène politique nationale, où son avis et son soutien pèsent encore lourd dans les choix stratégiques et les alliances.
Le comeback raté de Jean Lassalle dans les Pyrénées-Atlantiques
Jean Lassalle, figure emblématique de la politique rurale et des Pyrénées-Atlantiques, a manqué son retour au sein de l’Assemblée nationale. Engagé dans une triangulaire difficile, Lassalle, qui avait représenté la quatrième circonscription jusqu’en 2022, n’a recueilli que 23,16 % des suffrages. Ce score est loin de ses espérances et traduit une perte de confiance notable de son électorat traditionnel.
Le candidat du NFP, Iñaki Echaniz, s’impose avec 47,92 % des voix, une victoire nette qui laisse peu de place à l’ambiguïté. La candidate RN, Sylviane Lopez, termine deuxième avec 28,92 %. Cette défaite marque un coup dur pour Lassalle, connu pour son franc-parler et sa proximité avec les électeurs ruraux. Malgré ses efforts pour revenir sur le devant de la scène, il n’a pas réussi à convaincre une majorité d’électeurs, qui ont préféré se tourner vers de nouvelles alternatives proposées par le NFP. Ce résultat illustre également la montée en puissance du NFP dans des zones rurales, traditionnellement acquises à des personnalités comme Lassalle.
Lot-et-Garonne: Le Rassemblement National manque le grand chelem
Le Rassemblement National (RN) visait un grand chelem en Lot-et-Garonne, mais n’a finalement réussi à s’imposer que dans une seule des trois circonscriptions. Hélène Laporte a remporté la deuxième circonscription, battant un candidat du Nouveau Front Populaire (NFP). Cependant, dans les autres circonscriptions, les résultats ont déjoué les pronostics.
Dans la première circonscription, Michel Lauzzana du parti Ensemble s’est imposé avec 52,32 % des voix face à un candidat RN. Dans la troisième, c’est Guillaume Lepers (DVD) qui l’a emporté avec 54,13 %, également face à un représentant du RN. Ce manque de succès dans un département où le RN espérait faire un carton plein est symptomatique des défis auxquels le parti est confronté. La dynamique de l’entre-deux-tours et les alliances de dernière minute ont clairement joué en défaveur du RN.
Ces résultats montrent que le RN reste un acteur puissant, mais loin d’être invincible. La capacité des candidats indépendants et des coalitions comme Ensemble et NFP à mobiliser les électeurs a été déterminante. Le Lot-et-Garonne, bien que partiellement conquis par le RN, reste un terrain politique contesté où chaque élection peut apporter son lot de surprises.
Thomas Cazenave s’impose à Bordeaux
Thomas Cazenave, ministre délégué aux comptes publics, a remporté une victoire notable dans la première circonscription de Bordeaux. Cazenave, représentant de la majorité présidentielle Renaissance, a largement devancé ses adversaires avec 43,20 % des suffrages. Sa principale concurrente, Céline Papin du Nouveau Front Populaire (NFP), a obtenu 35,94 % des voix, tandis que le candidat du Rassemblement National (RN) complétait la triangulaire.
Cette victoire conforte la position de Cazenave dans un secteur clé. La première circonscription, qui englobe une partie de Bordeaux, Bordeaux Caudéran et Le Bouscat, est un bastion stratégique pour toute ambition politique future. Cazenave pourrait ainsi se positionner pour les municipales de 2026, où le maire sortant écologiste Pierre Hurmic pourrait être un adversaire sérieux.
Le succès de Cazenave repose sur une campagne bien orchestrée et une capacité à rallier les suffrages des centristes et des modérés. En s’imposant à Bordeaux, il confirme également la bonne santé de la majorité présidentielle dans une région souvent partagée entre diverses sensibilités politiques. Cette élection renforce son ancrage local et prépare le terrain pour d’éventuelles actions futures sur le plan municipal ou national.