Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment suscité le débat en proposant d’accélérer les expulsions de personnes étrangères en France. Lors d’une intervention sur BFM-TV le 9 février, il a évoqué les conséquences d’une récente annulation de l’expulsion d’un influenceur algérien, Boualem Naman, surnommé « Doualemn ». Cette décision judiciaire remet en question la procédure d’urgence utilisée pour les expulsions, traditionnellement réservée aux individus jugés particulièrement dangereux. Dans une perspective de réforme, Darmanin a proposé de supprimer la commission d’expulsion, pour questionner le temps que prennent ces décisions.
Il a exprimé sa conviction que « la France doit pouvoir expulser les personnes étrangères de son territoire », une position qu’il juge essentielle. En effet, selon le ministre, passer par la procédure d’urgence permettrait de contourner la « Comex », la commission en charge d’évaluer les cas d’expulsion. « Faut-il supprimer la Comex ? Oui », a-t-il tranché, tout en soulignant que le temps consommé par ces démarches suscite l’interrogation des citoyens français.
Un autre aspect du discours de Darmanin a porté sur l’expulsion de personnes considérées comme indésirables, en particulier celles qui expriment un mépris à l’égard du pays. Il a affirmé qu’il soutenait son homologue, Bruno Retailleau, sur ce point en précisant : « Il a raison, oui, mille fois oui ». Parallèlement, il a abordé la situation du maire de Béziers, Robert Ménard, attendu en procès pour avoir refusé de célébrer un mariage mixte entre une Française et un Algérien sans papiers. Darmanin a exprimé son souhait de voir la législation évoluer pour permettre aux maires de s’opposer à de tels mariages.
Une autre proposition qui a retenu l’attention consiste à modifier le droit du sol. Darmanin a déclaré son intention de permettre à tout enfant né en France de parents étrangers de manifester, à un certain âge – qu’il a évoqué entre 16 et 21 ans – une volonté de devenir citoyen français. « Il faut vouloir être français, il faut parler sa langue, connaître son histoire », a-t-il insisté, tandis qu’il jugeait important d’éliminer l’idée d’une naturalisation automatique.
Le ministre a également reconnu que ces questions divisent la coalition gouvernementale, mais a assuré qu’un consensus existait sur les principes fondamentaux de la réforme. Enfin, concernant l’évolution du droit du sol, il a souligné que la décision définitive pourrait être prise lors de la prochaine élection présidentielle, marquant ainsi une étape majeure dans le débat sur l’immigration en France.
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