La tension monte entre les acteurs du Nouveau Front populaire (NFP) alors qu’Eric Coquerel, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, appelle les socialistes à censurer un budget qu’il juge encore plus problématique que celui de l’ancien gouvernement. La fronde qui s’opère vise à rassembler les dissidents du Parti socialiste pour contourner la politique d’Emmanuel Macron, avec des échéances cruciales prévues avant la fin de février. Les réactions politiques sont plus que jamais palpables, illustrant une coalition aux abois.
Ce 14 janvier 2025, à Paris, avant le discours de politique générale de François Bayrou, le président de la commission des finances de La France insoumise (LFI), Eric Coquerel, s’est exprimé face à la presse. Son objectif est clair : persuader les membres du Parti socialiste de se joindre à lui dans une démarche de censure contre le budget proposé par le gouvernement. Pour lui, ce budget est, selon ses termes, « pire » que celui défendu par l’ancien ministre Michel Barnier.
Les tensions au sein du Nouveau Front populaire
Eric Coquerel a accusé le Parti socialiste d’avoir « perdu de vue » ses idéaux en choisissant de ne pas voter la motion de censure lors de la déclaration de François Bayrou, contrairement à d’autres alliés du NFP. Seulement huit membres du PS ont soutenu la censure sur 66, ce qui laisse présager un certain désaccord au sein de la coalition. Ce dernier a aussi indiqué que « le PS a une chance de rattraper cela » lors du prochain vote du budget, prévu à la fin de février ou au début de mars.
L’éventualité d’une candidature insoumise
En cas d’absence de solidarité de la part des socialistes, Coquerel a évoqué la possibilité de présenter des candidats « insoumis » dans les circonscriptions des socialistes qui s’opposeraient à la censure. « Mon but est de convaincre d’ici février », a-t-il affirmé, soulignant le besoin de rassembler suffisamment de voix pour arriver à un vote de censure qui pourrait potentiellement stopper la politique actuelle d’Emmanuel Macron pendant trois ans.
Critique du budget et du dialogue social
Le député de Seine-Saint-Denis a pointé du doigt les craintes qu’il nourrit concernant le budget défendu par Bayrou, qu’il considère comme « un budget Barnier en pire ». Coquerel a également dénoncé la relance du débat sur la réforme des retraites, qualifiant la proposition de François Bayrou d’« attrape-nigaud ». Selon lui, cette initiative ne servirait qu’à « gagner du temps » plutôt qu’à apporter des solutions concrètes.
Réaction du Parti socialiste
Du côté des socialistes, le premier secrétaire, Olivier Faure, a contre-attaqué en déclarant que Jean-Luc Mélenchon ne représente pas le NFP. Dans une déclaration à La Dépêche, il a insisté sur l’importance de « négocier » avec le gouvernement pour éviter de sombres conséquences pour les citoyens. Faure a mis en avant la nécessité de maintenir un dialogue constructif, en rappelant que « le NFP n’est pas un parti unique, mais une coalition ».
Les tensions persistent donc au sein de cette coalition, avec des starkes divergences d’approche face au gouvernement actuel. Si certains groupes, comme les communistes et les écologistes, semblent ouverts à la discussion, d’autres comme LFI continuent de dénoncer une politique qu’ils jugent nuisible pour la population.
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