vendredi 22 novembre 2024
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3000 places supplémentaires dans les centres de rétention : la France durcit sa politique d’expulsion des sans-papiers

Doublement des places dans les centres de rétention : l’annonce du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin

Dans une interview accordée au Parisien le samedi 7 octobre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que le gouvernement allait doubler le nombre de places dans les centres de rétention, le portant ainsi à 3 000 d’ici 2027. Cette mesure vise les sans-papiers en attente d’expulsion. Selon le ministre, onze nouvelles villes accueilleront ces centres de rétention administrative (CRA), à savoir Dijon, Oissel, Nantes, Béziers, Aix-en-Provence, Goussainville, Nice, Olivet, Mérignac, ainsi que dans le Dunkerquois et à Mayotte. Chacun de ces centres aura une capacité d’accueil d’environ une centaine de places.

Il convient de rappeler que le gouvernement avait déjà évoqué cet objectif de 3 000 places il y a quelques mois. Selon le ministère de l’Intérieur, le nombre de places de rétention a déjà augmenté, passant de 1 488 à 1 869 entre 2017 et aujourd’hui. En 2019, un total de 15 922 personnes ont été retenues en métropole et 27 643 en outre-mer, selon le rapport annuel des associations de défense des migrants.

Cette décision intervient un mois avant l’examen au Sénat du projet de loi sur l’immigration, qui a déjà été reporté à plusieurs reprises. Ce projet de loi donnera la priorité à l’expulsion des étrangers délinquants. Toutefois, un autre volet du texte, concernant la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension, suscite l’hostilité de la droite.

Face à ces critiques, Gérald Darmanin a promis qu’il n’y aura pas « d’appel d’air » et que la régularisation se fera au cas par cas pour les personnes présentes en France depuis plus de trois ans. Il a également affirmé que cette mesure satisfairait les entrepreneurs qui réclament une telle régularisation et a souligné que les centristes, alliés de la majorité de droite au Sénat, sont favorables à cette disposition.

Malgré les opposants, le ministre de l’Intérieur se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord et espère éviter le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’adopter un texte sans vote du parlement. Il compte notamment sur le soutien du président du Sénat, Gérard Larcher, qui est un grand gaulliste social et qui ne souhaite pas voir les républicains (LR) adopter les mêmes positions que le Rassemblement national.

En ce qui concerne l’aide médicale d’État, qui est actuellement réservée aux sans-papiers, Gérald Darmanin s’est dit favorable à la proposition de la supprimer pour la transformer en une aide médicale d’urgence. Il a toutefois précisé que ce n’était pas la position initiale du gouvernement, mais qu’il se prononcerait en faveur de ce compromis sur le banc du Sénat.

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