vendredi 22 novembre 2024
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Les coraux résistants de la mer Rouge face au réchauffement : une solution pour protéger les récifs ?

Le récif corallien de Marsa Alam: un écosystème à préserver

Le récif corallien de Marsa Alam, situé dans le sud-est de l’Egypte, est un véritable joyau de la nature. Emmenés par la beauté des lieux, les plongeurs du monde entier viennent se ressourcer dans un écosystème kaléidoscopique, regorgeant de vie. Les récifs de Marsa Alam sont un exemple de résistance face au blanchissement des coraux, phénomène qui affecte plus de 90% des récifs au niveau mondial.

Un corail est un petit invertébré marin, vivant en symbiose avec une algue, la zooxanthelle, qui lui fournit une nourriture indispensable à sa survie. Cependant, une température de l’eau trop élevée provoque la séparation du corail et de l’algue, entrainant alors un blanchissement de ce dernier.

Les spécialistes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat estiment que, dans un monde réchauffé de 2°C, de 90% à 95% des récifs coralliens mourront. Une situation alarmante car ces derniers abritent environ 33% des espèces marines et fournissent leurs moyens de subsistance à un demi-milliard de personnes dans le monde.

Cependant, le récif corallien de Marsa Alam résiste assez bien à ce phénomène de blanchissement. Si les températures dans la mer Rouge se réchauffent progressivement en direction du golfe d’Aden, l’écosystème de récifs de cette mer – l’un des plus longs au monde avec ses 4 500 kilomètres de côte – reste pour l’instant épargné.

Cette résistance est liée à une forme de sélection naturelle thermique datant du dernier maximum glaciaire, il y a environ 20 000 ans. Les calottes glaciaires se sont épaissies, le niveau des mers est descendu. Peu profond, le détroit de Bab-el-Mandeb, à l’entrée du golfe d’Aden, a alors isolé la mer Rouge de l’océan Indien, la transformant en un lac. « Il y a environ 8000 ans, le niveau de la mer est remonté, l’eau a pu franchir de nouveau le détroit. En raison de sa faible profondeur, l’eau était très chaude, entre 33°C et 34°C. Seules les larves de coraux résistantes à cette température élevée ont pu franchir ce détroit, qui a agi comme une barrière », explique Maoz Fine, chercheur israélien de l’Institut des sciences marines d’Eilat.

Dans le nord de la mer Rouge, la température maximale de l’eau en été est de 27,2°C: ces espèces vivent donc bien en deçà de leur maximum physiologique. Le récif corallien de Marsa Alam apparaît ainsi comme une espèce de laboratoire, un écosystème unique au monde à préserver.

Mots-Clés: récif corallien, blanchissement des coraux, sélection naturel, Marsa Alam.

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