Malgré les avancées législatives en matière de parité, la féminisation des instances sportives en France marque le pas. Alors que les élections se clôturent ce samedi 21 décembre, un bilan mitigé ressort : les femmes sont encore largement sous-représentées à la tête des fédérations olympiques, reflet d’une culture persistante d’inégalité. Sur les 35 fédérations concernées, seules deux seront présidées par des femmes, se maintenant ainsi au même niveau qu’auparavant. Cet état de fait souligne les lacunes d’une loi adoptée en 2022, appelant à la mise en place de listes paritaires.
Le cadre des élections au sein des fédérations sportives françaises souligne l’énorme défi qui perdure malgré les tentatives de réformes. La loi du 2 mars 2022, visant à promouvoir la démocratie dans le sport, stipule qu’à partir de 2028, les fédérations devront se conformer à des exigences de parité, avec des listes d’une représentation égale de femmes et d’hommes. Néanmoins, les répercussions de cette réforme se font attendre et les femmes peinent encore à accéder aux plus hautes fonctions décisionnelles. Selon Annabelle Caprais, le système électoral produit et légitime des discriminations indirectes
, un constat alarmant qui met en lumière les obstacles structurels encore ancrés dans le milieu sportif.
Un constat triste mais révélateur
Au fil des années, seules sept femmes ont accédé à la présidence de fédérations françaises olympiques. Ce chiffre, dérisoire, témoigne des freins persistants qui entravent l’ascension des femmes vers les postes de direction. Ce cycle électoral a cependant vu quelques évolutions notables. Pour la première fois en 150 ans, à la tête de la Fédération Française de Gymnastique, une femme, Dominique Mérieux, a été nommée présidente. Précédemment secrétaire générale de la FFGym, son élection représente une lueur d’espoir. De même, la fédération de lutte a prévu une innovation unique : pour la première fois, un homme et une femme, Lise Legrand et Jean-Carl Fossati, partageront la présidence, offrant ainsi un modèle de coprésidence dans une discipline olympique.
Les avancées et significations de ces élections
Ces élections, bien qu’accompagnées de quelques avancées, laissent entrevoir un bilan contrasté. L’arrivée de personnalités comme Dominique Mérieux et Lise Legrand ne compense guère les départs de femmes influentes telles que Brigitte Saint Bonnet et Isabelle Jouin, laissant la majorité des présidents traditionnels réélus, notamment dans les sports phares comme le tennis, la natation et le judo. Cette situation laisse un goût amer, soulignant l’importance cruciale de la Loi de 2022 qui, si elle est appliquée rigoureusement, pourrait favoriser l’émergence de nouvelles figures féminines sur la scène sportive.
Vers une transformation inéluctable ?
Le chemin vers une véritable équité des genres au sein des fédérations sportives semble encore semé d’embûches. Cependant, le soutien croissant aux femmes dans le sport et une attention sollicitée par la Loi sur la parité suggèrent que le statu quo pourrait bientôt être ébranlé. Dans cette optique, l’engagement public et la volonté politique seront indispensables pour transformer les mentalités et assurer une représentation équilibrée des sexes dans les instances décisionnelles. L’espoir d’un avenir où la voix de toutes et tous serait entendue dans les sports français pourrait enfin se concrétiser si un désir de changement collectif émerge.
Nous nous retrouvons donc à une période charnière où les attentes sociales et les exigences légales convergent pour imposer des changements. La question demeure : lorsque verrons-nous véritablement cette révolution tant attendue dans le paysage sportif français ?
Mots-clés: féminisation, fédérations sportives, égalité des sexes, élections, parité, représentativité, Loi de 2022