Le Parc des Princes, au mois de mai. BENOIT TESSIER / REUTERS
Une avancée significative a été constatée dans l’affaire des « barbouzeries » liée au Paris Saint-Germain (PSG) et à son président qatari Nasser Al-Khelaïfi. Selon nos sources, un policier de la direction régionale de la police judiciaire (DPJ), Frédéric P., a été officiellement mis en examen en mars dernier pour des faits de « corruption passive par personne dépositaire de l’autorité publique », de « détournement de la finalité d’un fichier » et de « violation du secret professionnel ».
Cette nouvelle accusation, confirmée par le parquet de Paris, s’inscrit dans le volet concernant l’ancien directeur de la communication du PSG, Jean-Martial Ribes (2017-2022), lui-même mis en examen à l’automne 2023 pour des soupçons de « corruption et trafic d’influence » dans le cadre de cette affaire d’espionnage complexe.
Jean-Martial Ribes a entretenu des liens étroits avec plusieurs membres des forces de l’ordre, notamment du RAID, unité d’intervention spécialisée de la police nationale, de la brigade de répression du banditisme (BRB), de la DPJ de la préfecture de police de Paris, et de la police aux frontières (PAF) d’Orly.
Parmi ces policiers, Frédéric P., qui a bénéficié de la part de M. Ribes, jusqu’en 2021, de billets pour le Parc des Princes – souvent dans des espaces VIP – pour lui-même, sa famille et ses collègues, ainsi que de petits cadeaux comme des réductions sur des produits du PSG. Frédéric P. a également agi en faveur de M. Ribes pour atténuer une sanction routière qui lui avait été infligée.
En garde à vue, M. Ribes a reconnu avoir demandé de l’aide à Frédéric P. pour diminuer le retrait de points sur son permis de conduire, déclarant qu’il s’agissait d’une erreur de sa part.
Frédéric P. a par ailleurs consulté des bases de données de police et effectué des recherches, notamment pour accélérer les démarches de naturalisation de l’épouse de M. Ribes. L’avocate de Frédéric P., Maître Pauline Ragot, n’a pas encore répondu aux sollicitations.
Au cours de son interrogatoire, M. Ribes a mentionné avoir organisé un match au Parc des Princes avec des policiers, expliquant que ces derniers rêvaient de jouer dans le cadre du trophée de la Préfecture de police.