L’ex-cheffe des services de renseignement espagnols est inculpée pour espionnage du président régional indépendantiste catalan, Pere Aragonès, à l’aide du logiciel Pegasus. Paz Esteban, destituée l’an dernier par le gouvernement de Pedro Sanchez en lien avec ce scandale, a été convoquée par le juge barcelonais en charge de l’affaire. Les faits dénoncés par l’indépendantiste modéré semblent constituer des infractions pénales telles que l’écoute illégale de communications et l’espionnage informatique.
Cette plainte est un pas important vers la découverte de toute la vérité selon M. Aragonès. Il souhaite savoir qui a donné l’ordre d’espionner le mouvement indépendantiste. En effet, il avait déjà porté plainte l’année dernière contre Mme Esteban et contre NSO, la société israélienne qui a développé Pegasus. Le scandale d’espionnage a éclaté en avril 2022 après la publication d’un rapport de l’organisation canadienne Citizen Lab. Selon ce rapport, plus de 60 personnes de la mouvance séparatiste catalane auraient été piratées grâce à ce logiciel permettant d’activer à distance les caméras et micros des smartphones. Le gouvernement espagnol a admis avoir espionné 18 personnes, dont M. Aragonès.
L’affaire a pris une tout autre dimension lorsque le gouvernement a annoncé que M. Sanchez et deux de ses ministres avaient également été espionnés en 2021 grâce à Pegasus. Le gouvernement a toujours affirmé qu’il s’agissait d’une « attaque externe » mais n’a pas été en mesure d’identifier les responsables, malgré les spéculations des médias espagnols sur une possible implication du Maroc dans le contexte d’une crise diplomatique entre les deux pays à l’époque des faits. En juillet, la justice espagnole a suspendu temporairement l’enquête sur l’espionnage des membres du gouvernement en raison de l’absence totale de coopération d’Israël.
Pegasus et NSO font l’objet de graves accusations depuis que des médias ont révélé en 2021 que ce logiciel avait été utilisé pour espionner des centaines de femmes et d’hommes politiques, des journalistes, des militants des droits humains et des chefs d’entreprise à travers le monde. Les implications de ces révélations sont importantes et soulèvent des questions sur la confidentialité et la sécurité des appareils mobiles.
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