Le cyclone Chido a laissé Mayotte dans un état de dévastation, entraînant des pertes tragiques en vies humaines et des destructions massives. Suite à cette catastrophe, le gouvernement prévoit de soumettre un projet de loi d’urgence pour la reconstruction de l’archipel lors du prochain conseil des ministres. Ce texte, qui sera examiné par le Parlement dès la reprise de ses activités, vise à mettre en place des mesures immédiates pour aider la population sinistrée. Dans ce contexte, des initiatives de long terme sont également envisagées pour assurer un avenir meilleur à Mayotte.
L’ile de Mayotte, au cœur de l’océan Indien, a été durement frappée par le cyclone Chido le 14 décembre 2024. Qualifié de cyclone le plus destructeur des 90 dernières années, il a causé la mort d’au moins 39 personnes et blessé plus de 5 600 autres, laissant de nombreux habitants démunis. Alors que la reconstruction est devenue une urgence, un projet de loi d’urgence sera présenté dès la semaine prochaine en conseil des ministres, remplaçant la réunion initialement prévue pour le 3 janvier 2025. Cette nouvelle étape fait suite à plusieurs consultations entre le ministre des outre-mer, Manuel Valls, et les élus locaux.
Présentation du projet de loi d’urgence
Le ministre a affirmé que ce projet de loi, bien que décalé, « n’aura pas d’impact » sur sa discussion au Parlement, qui reprendra ses travaux le 13 janvier. Ce texte aura pour objectif principal de « vérifier certains éléments » relatifs à la situation critique de l’île et de « prendre le temps de continuer la concertation avec les élus de l’archipel ». Ces consultations sont essentielles pour s’assurer que les mesures à prendre répondent aux besoins de la population locale et soient adaptées à la situation réelle sur le terrain.
Ce projet de loi inclura plusieurs dispositions du plan « Mayotte debout », qui cherche à aider l’archipel à se relever de cette tragédie. François Bayrou, qui a récemment pris ses fonctions, s’est engagé à « empêcher la reconstruction » des bidonvilles, frappés par la tempête, sans toutefois révéler où les résidents de ces zones seraient relogés. En effet, la situation est particulièrement délicate, car un tiers de la population mahoraise vit dans ces bidonvilles.
Mesures de rétablissement à court et long terme
En parallèle des efforts immédiats, le gouvernement envisage également d’initier un projet de « loi-programme de refondation » pour structurer la réhabilitation de Mayotte sur le long terme. Ce plan, préparé avec les élus locaux, sera élaboré dans les trois mois suivant la catastrophe. Parmi les mesures à court terme, Bergou a promis le retour de l’électricité « dans chaque foyer » d’ici fin janvier, impliquant le déploiement de renforts d’agents et de groupes électrogènes.
Par ailleurs, pour restaurer les infrastructures vitales, l’armée interviendra dans la remise en état des réseaux d’eau. De plus, deux cents installations Starlink, conçues par SpaceX, seront mises à disposition pour garantir des communications d’urgence dans les zones les plus touchées.
Gestion des défis migratoires et économiques
Face aux défis liés à l’immigration irrégulière, François Bayrou a souligné la nécessité d’un « recensement général et précis de la population ». En effet, selon l’Insee, Mayotte compte 320 000 habitants, mais les estimations indiquent qu’il pourrait y avoir entre 100 000 et 200 000 sans-papiers supplémentaires. De plus, la question du droit du sol à Mayotte, déjà restreint, pourrait revenir sur la table des discussions.
D’un point de vue économique, le gouvernement prévoit l’établissement d’une « zone franche globale exemptant d’impôts toutes les entreprises pour une durée de cinq ans ». Cette initiative vise à revitaliser l’économie locale dans un contexte où la population est en détresse et où des efforts soutenus sont nécessaires pour relancer les activités économiques. Libérée des charges fiscales durant cinq ans, la zone devrait encourager l’arrivée de nouvelles entreprises et stimuler ainsi la croissance économique de l’archipel.
En somme, la situation à Mayotte, après le passage dévastateur du cyclone Chido, représente un défi sans précédent non seulement en matière de reconstruction physique, mais également en termes de gestion globale de la population et des ressources. Les décisions à prendre dans les semaines et mois à venir seront cruciales pour l’avenir de l’archipel et de ses habitants.
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