L’équipe française de football pour amputés, réunie à Saint-Martin-du-Mont (Ain) le 18 mai. ADRIEN BARATAY POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE »
Sous une fine pluie et l’odeur alléchante de viande grillée, le samedi 19 mai au stade de Saint-Martin-du-Mont (Ain), les haut-parleurs diffusent à plein volume « We are the champions » de Queen lorsque les joueurs entrent sur le terrain. Les membres de l’équipe de football française pour amputés (EFFA) se distinguent en jouant sans prothèse, utilisant des béquilles (excepté le gardien, qui a deux jambes mais a perdu un bras). « Ils sont vraiment doués », s’exclame Nolan, 8 ans, admirant leurs dribbles et leurs tirs, certains d’entre eux pouvant atteindre une vitesse de sprint de près de 17 kilomètres-heure.
Les Français se préparent pour le championnat d’Europe de football pour amputés, qui se tiendra à Evian-les-Bains (Haute-Savoie) du 1er au 8 juin. « Ça envoie du jeu, n’est-ce pas ? » s’exclame l’arbitre. Cependant, à deux semaines du premier match contre l’Ukraine, la condition physique de l’équipe laisse à désirer, avec un entraîneur indulgent mais exigeant. En Ukraine, les joueurs s’entraînent régulièrement, contrastant avec la situation en France où le football pour amputés n’est pas reconnu comme discipline paralympique.
Malgré les défis financiers et logistiques, l’équipe française continue de se battre pour sa reconnaissance et son soutien. En 2022, la participation à la Coupe du monde était compromise jusqu’à l’intervention d’un conseiller local. Pour l’Euro, l’équipe a pu s’entraîner plus régulièrement, montrant une détermination sans faille face à des nations mieux organisées et financées.
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