Un panache de fumée s’élève d’un bâtiment à la suite d’une frappe aérienne russe dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, tenue par les rebelles, le 25 juin 2023. ABDULAZIZ KETAZ / AFP
Au moins treize personnes, dont des enfants, ont été tuées dimanche 25 juin par des frappes aériennes russes sur une région rebelle du nord-ouest de la Syrie. Selon une ONG, il s’agit de l’attaque la plus meurtrière de l’année dans ce pays ravagé par la guerre. Ces raids aériens ont touché la province d’Idlib, notamment un marché de fruits et légumes de cette ville, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Neuf civils dont deux enfants en sont morts. Quatre autres personnes ont été tuées dans une autre frappe non loin d’Idlib, selon la même source.
« Ces raids russes sont les plus meurtriers en Syrie cette année et constituent un massacre », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH basé au Royaume-Uni. Les forces russes, alliées du régime syrien, ont mené ces frappes en riposte à des attaques de drones rebelles qui avaient tué quatre civils, dont deux enfants la semaine dernière, a fait savoir M. Abdel Rahmane.
Ahmed Yazigi, un membre de la défense civile à Jisr Al-Choghour, une ville contrôlée par les rebelles, a fait état de neuf personnes tuées, sans préciser si des combattants se trouvaient parmi elles. M. Yazigi a dénoncé « une attaque directe contre un marché populaire, source de revenus essentielle pour les agriculteurs ».
Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui s’appuie sur un large réseau de sources en Syrie, au moins trente civils ont été blessés dans les frappes russes. « Six civils ont été tués à Jisr Al-Choghour et trois combattants rebelles ont été tués à proximité par des frappes aériennes russes ». Un civil, un combattant du Parti islamique du Turkestan (TIP) et deux enfants de combattants du TIP ont aussi été tués par une frappe près de la ville d’Idlib, d’après M. Abdel Rahmane.
Les membres du TIP majoritairement issus de la minorité musulmane ouïgoure de Chine se sont rendus en Syrie après 2011 pour aider les formations djihadistes, dont Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), dominé par l’ex-branche locale d’Al-Qaida.
La Russie est le principal soutien du régime du président syrien, Bachar Al-Assad, et intervient militairement en Syrie depuis 2015. Avec le soutien de la Russie et de l’Iran, le régime syrien a reconquis la plupart des territoires perdus au début de la guerre, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie.
La dernière poche d’opposition armée au régime comprend de vastes régions de la province d’Idlib (ouest) ainsi que des territoires limitrophes des provinces d’Alep, Hama et Lattaquié. Le HTS est le principal groupe actif dans cette région, où sont aussi présentes d’autres factions rebelles moins influentes, soutenues à des degrés divers par la Turquie.
La guerre en Syrie a fait plus d’un demi-million de morts, selon l’OSDH, et a déplacé plusieurs millions de personnes.
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