Le coordinateur vidéo de l’Agence France-Presse en Ukraine, Arman Soldin, a perdu la vie le mardi 9 mai dernier, lors d’une attaque de roquettes russes dans l’est de l’Ukraine, alors qu’il accompagnait une équipe de cinq reporters de l’AFP, visant à couvrir le front le plus actif de la guerre. Français d’origine bosnienne, âgé de seulement 32 ans, Arman Soldin avait pour mission de relater la guerre en Ukraine depuis le mois de février 2022, date de l’invasion russe. Ce conflit avait une signification particulière pour lui puisqu’il avait été évacué de Bosnie en 1992 avec sa famille pour venir s’installer en France.
Arman Soldin avait dès le départ décidé de se consacrer à cette mission journalistique avec toute la détermination et le courage dont il était capable. Son histoire personnelle lui permettait de ressentir tout particulièrement l’impact des conflits sur les populations civiles et les déplacés. Il avait ainsi évoqué ses souvenirs d’enfance en qualité de réfugié de guerre, lors d’un entretien en 2022 pour le blog « Making-of » de l’AFP. Selon lui, cette guerre en Ukraine était « une guerre un peu à l’ancienne, en pleine Europe » ; une guerre dont il avait la volonté de témoigner pour un large public. Après plus d’un an de reportages sur le terrain, il se disait « très fier et ému du travail, des efforts et des larmes qu [’ils] y av [aient] consacrés avec [s] es collègues ».
Macron rend hommage à un journaliste engagé
Le président Emmanuel Macron a salué la mémoire d’Arman Soldin, précisant que le journaliste avait travaillé avec courage et détermination pour établir les faits concernant la guerre en Ukraine. Il a également salué le métier de journaliste qui consiste à informer les citoyens pour édifier « une société libre ». Les députés de l’Assemblée nationale française ont fait de même, en se levant pour applaudir le travail du journaliste et leur solidarité avec l’AFP.
Au-delà du drame humain que représente le meurtre d’Arman Soldin, cet événement met également en lumière les dangers encourus par de nombreux professionnels qui se consacrent à la couverture de conflits armés. Dans un pays en guerre, les conditions de travail pour les reporters sont extrêmement difficiles. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, onze reporters, fixeurs ou chauffeurs de journalistes ont ainsi été tués dans ce pays. Les ONG spécialisées, Reporters sans frontières et Committee to Protect Journalists, ont joint leurs voix à celles de nombreux responsables politiques pour rendre hommage à toutes ces victimes.
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