jeudi 31 octobre 2024
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Accord historique au Figaro : 2900 euros pour chaque journaliste !

Le 31 octobre, les syndicats CFDT, CGC, CGT et la direction du Figaro ont annoncé la signature d’un accord permettant à chaque journaliste de bénéficier de 25 % des droits voisins perçus par le quotidien. Cet accord s’inscrit dans le cadre des droits voisins instaurés en 2019 par une directive européenne, qui obligent les plateformes numériques à rémunérer les médias pour la réutilisation de leurs contenus. Ce développement marque une avancée significative pour les journalistes de ce média.

L’accord, né de discussions entamées en 2021, inclut une rémunération rétroactive de 2 900 euros par journaliste pour la période allant d’octobre 2019 à décembre 2023. Une somme supplémentaire, estimée à environ 800 euros, devrait être versée pour 2024 et les années suivantes. Marc Feuillée, le directeur général du Figaro, a également indiqué que l’accord prévoit de nouvelles négociations possibles jusqu’à fin 2025, visant à offrir une clarté sur l’avenir des droits voisins.

Contexte des droits voisins

Les droits voisins sont une protection essentielle pour les journaux et agences de presse à l’ère numérique. Grâce à eux, ces entités peuvent toucher une compensation lorsque leurs publications, y compris articles, photos et vidéos, sont utilisées sans autorisation préalable par des géants comme Google et Facebook. Ce système, instauré par la directive européenne de 2019, a pour objectif de rétablir un équilibre entre la création de contenu et sa réutilisation sur Internet.

L’APIG, l’Alliance pour la presse d’information générale, a joué un rôle déterminant dans ces négociations, représentant environ 300 titres de presse. Le montant des enjeux reste confidentiel, mais des accords similaires, comme celui signé en juin dernier avec Le Monde, montrent que cette tendance devient une norme dans le paysage médiatique français.

Les bénéfices de l’accord pour les journalistes

En offrant une part de 25 % des droits perçus, le Figaro cherche à valoriser le travail de ses journalistes. Avec cette somme, les employés concernés reçoivent non seulement une rémunération juste, mais aussi une reconnaissance de la valeur qu’ils créent. Marc Feuillée a exprimé sa satisfaction en déclarant qu’il s’agit d’une « rémunération juste et logique » pour le personnel du journal.

Toutefois, une ombre plane sur cet accord : certaines inquiétudes subsistent quant à l’avenir des remboursements, les accords avec Google étant en pleine renégociation et ceux avec Facebook devant l’être dans deux ans. Cette situation incite la direction à faire preuve de prudence et à envisager d’éventuelles révisions.

Les réserves du Syndicat national des journalistes

Malgré la majorité en faveur de cet accord, la section du Syndicat national des journalistes (SNJ) du Figaro a exprimé plusieurs réserves. Patrick Bèle, représentant de ce syndicat, a souligné que la définition du journaliste, basée sur la carte de presse, ne correspondait pas aux attentes du SNJ qui souhaitait inclure le code du travail. De plus, l’accès aux droits voisins serait trop restrictif pour certains pigistes, avec un seuil d’éligibilité considéré comme excessif.

En outre, le SNJ a calculé que les journalistes ne recevraient en réalité que 22,5 % des droits voisins en raison des frais de gestion de 10 % appliqués par le quotidien. Malgré ces objections, l’accord a été validé, les membres SNJ étant en minorité par rapport aux sections CGT et CFDT.

Perspectives futures

Avec le cadre de l’accord en place, les journalistes du Figaro peuvent s’attendre à une certaine sécurité financière pour les années à venir. Cependant, l’avenir des droits voisins, particulièrement face aux plateformes américaines comme X qui semblent échapper à leurs responsabilités, reste incertain. Marc Feuillée a appelé à l’établissement d’un « mécanisme d’arbitrage » pour garantir le respect des droits de tous les médias.

Ces développements suggèrent une période de transition où les médias doivent naviguer entre la nécessité de s’adapter aux évolutions technologiques et celle de défendre fermement leurs droits dans un marché en constante évolution.

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