Le navire de sauvetage « Iuventa », géré par l’organisation allemande Jugend Rettet, était en mission au large des côtes libyennes le 4 novembre 2016. Il naviguait pour secourir des personnes en mer Méditerranée.
Dans un contexte politique italien marqué par un gouvernement de droite et d’extrême droite, les ONG de sauvetage en mer ont obtenu une rare victoire juridique le 19 avril. Un non-lieu a été prononcé par le tribunal de Trapani, en Sicile, dans une affaire complexe liée à des accusations d’immigration clandestine.
Les ONG Jugend Rettet, Save the Children et Médecins sans frontières, ainsi que vingt et un de leurs membres, étaient soupçonnés de faciliter l’immigration clandestine vers l’Italie. Ils étaient accusés d’avoir aidé des personnes qui ne se trouvaient pas en danger en mer lors de missions de sauvetage entre 2016 et 2017, alimentant ainsi les débats sur l’action des ONG en Méditerranée.
La décision du tribunal de Trapani, saluée par les avocats de l’équipage de l’Iuventa, constitue un signal fort contre la criminalisation des activités de secours en mer. Cette décision pourrait influencer d’autres procès à venir et ouvrir la voie à une décriminalisation des actions des ONG.
L’affaire a révélé le rôle d’anciens policiers engagés comme agents de sécurité à bord du navire Vos Hestia de Save the Children, qui ont alerté les autorités italiennes sur de possibles collaborations entre les ONG et des trafiquants. Cette enquête s’inscrit dans un contexte de changement de politique vis-à-vis des ONG en raison de l’intensification des flux migratoires à partir de 2015.