Des équipements du gazoduc Nord Stream 2 à Lubmin, au nord de l’Allemagne, le 15 février 2022. MICHAEL SOHN / AP
Réunis à Ostende, en Belgique, en avril 2023, neuf chefs d’État et de gouvernement européens, dont Emmanuel Macron, ont signé une déclaration visant à accroître la production d’énergie éolienne en mer du Nord et la production d’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables en mer. Le premier ministre belge, Alexander De Croo, a souligné à cette occasion la nécessité de protéger les infrastructures critiques de la zone maritime. En parallèle, les participants au sommet d’Ostende ont également discuté de la mise en place d’un « pacte de sécurité » pour cette zone hautement stratégique, attirant l’attention de la Russie.
La Norvège a signé le 5 avril la déclaration conjointe sur la protection des infrastructures de la mer du Nord, déjà approuvée par cinq autres États riverains (Allemagne, Belgique, Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni), tous concernés par la sécurisation d’un domaine maritime comportant de nombreux pipelines, parcs éoliens et câbles sous-marins pour les communications et l’Internet. Ces infrastructures vitales sont exposées aux risques d’espionnage et de sabotage, notamment en période de tensions avec Moscou.
Selon une source militaire belge, l’incident des gazoducs Nord Stream 1 et 2, dans la mer Baltique en septembre 2022, a accéléré le processus de sécurisation, avec des soupçons pesant sur un commando ukrainien après des sabotages initialement attribués à la Russie. Les autorités belges, danoises et néerlandaises ont depuis observé le navire russe « Amiral-Vladimirski », généralement dédié à l’étude des fonds marins en Antarctique, opérant sans système d’identification automatique. La présence du navire à proximité des infrastructures sensibles a suscité des inquiétudes, notamment lorsque des hommes armés ont été aperçus à bord. Des vérifications sont en cours pour évaluer d’éventuels dommages ou piratages.
Le respect des règles de circulation en eaux internationales, régies par une convention des Nations Unies, limite les actions des autorités face à de telles intrusions. L’amiral Tanguy Botman, chef de la composante maritime de la défense belge, a souligné dans De Standaard le 9 avril que les pays ne peuvent intervenir contre des navires d’États étrangers en l’absence de conflit, tout en respectant le droit international.