Le 13 mars 2025, Ahmed Al-Charaa, président syrien par intérim, a pris une mesure déterminante en signant une constitution temporaire à Damas. Cette initiative marque le début d’une transition majeure pour la Syrie et offre une nouvelle perspective à un pays longtemps assiégé par le chaos et l’autoritarisme. Avec la jurisprudence islamique comme fondement législatif, la déclaration reconnait également les droits inaliénables des citoyens syriens, posant ainsi les bases d’un futur démocratique.
La Syrie entre dans une ère nouvelle avec l’adoption de cette constitution temporaire, signée par le président par intérim, Ahmed Al-Charaa. À cette occasion, un cadre pour la transition politique a été établi, permettant ainsi de mettre en place un régime présidentiel renforcé. Ce cadre juridique est prévu pour durer jusqu’à l’élaboration d’une constitution définitive et l’organisation d’élections dans un délai de cinq ans. En mettant l’accent sur la législation inspirée par la jurisprudence islamique, fiqh, cet acte législatif démontre un souci de garantir des droits fondamentaux aux citoyens syriens, fondé sur le principe de citoyenneté.
Un acte symbolique à l’aube d’une nouvelle ère
Cette déclaration constitutionnelle a été promulguée à peine deux jours avant l’anniversaire de la révolution syrienne, qui a commencé le 15 mars 2011. Ce timing est plus qu’un simple hasard; il symbolise un tournant potentiel dans l’histoire syrienne. À travers cette constitution temporaire, Al-Charaa espère mettre un terme à l’héritage du «régime répressif et autoritaire» du parti Baas et du «gang Al-Assad». Il a déclaré que cela pourrait représenter «une nouvelle page de l’histoire de la Syrie, où nous remplaçons l’injustice par la justice et la souffrance par la miséricorde».
Ce changement de paradigme vise également à restaurer la confiance du peuple en un système politique qui a longtemps été marqué par la corruption et l’oppression. L’ancien chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir Al-Cham, qui avait orchestré la chute de Bachar Al-Assad, a déjà initié une série de réformes importantes, en abrogeant l’ancienne constitution et en dissolvant le Parlement en janvier dernier. Ceci souligne un engagement fort vers la construction d’un nouvel avenir pour la Syrie.
Les fondements d’une législation nouvelle
Avec la jurisprudence islamique au cœur de sa législation, le nouveau texte cherche à établir une société qui respecte les droits de tous les Syriens, tout en reconnaissant leurs besoins spirituels et culturels. Cet aspect juridique pourrait favoriser l’inclusion de divers groupes et aider à apaiser les tensions sectaires qui ont caractérisé le pays durant des années. Les droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression et d’association, tout en étant ancrés dans un contexte religieux, pourraient créer un équilibre nécessaire entre tradition et modernité.
De l’héritage de l’oppression à une gouvernance éclairée
L’instauration d’un régime présidentiel fort représente un défi majeur. Toutefois, l’engagement affiché par Al-Charaa et son gouvernement pourrait inciter la communauté internationale à soutenir ce processus de transition. En offrant un cadre juridique plus respectueux des droits de l’homme, la Syrie pourrait également œuvrer à sa réhabilitation sur la scène mondiale. La recette du succès résidera sans doute dans la capacité des dirigeants à traduire ces promesses en réalités tangibles pour les Syriens.
Vers des élections et une nouvelle constitution
Les prochaines élections, prévues dans cinq ans, seront un jalon déterminant dans ce processus. Elles offriront la possibilité aux Syriens de choisir leurs représentants et de façonner l’avenir du pays. Cela nécessitera une profonde volonté de changement, non seulement de la part du gouvernement en place, mais également de la population, afin de renforcer une culture démocratique. Cela pourrait ainsi permettre à la Syrie de se réinventer après des années de conflit et d’instabilité.
Cette constitution temporaire constitue donc un premier pas vers la réconciliation nationale et la construction d’une société plus juste. La route sera sans doute semée d'embûches, mais la volonté populaire de restaurer la dignité et l’intégrité de la Syrie est désormais plus manifeste que jamais.
Mots-clés: Syrie, Ahmed Al-Charaa, constitution, transition politique, droits humains, jurisprudence islamique, élections, Baas, révolution, justice