L’ancien policier argentin Mario Sandoval se trouve au cœur d’un procès historique, alors qu’il a récemment vu sa condamnation confirmée par la Cour de cassation de Buenos Aires. Accusé d’enlèvement et de torture pendant la période sombre de la dictature argentine, Sandoval a été reconnu coupable pour ses crimes commis en 1976, offrant ainsi un élan d’espoir à ceux souhaitant voir la justice prévaloir face à l’impunité. Cet article explore le contexte de sa condamnation et l’impact de cette décision sur les familles des victimes.
Sur fond de tensions sociales, le cas de Mario Sandoval résonne particulièrement en Argentine. En juin 2022, le tribunal fédéral a prononcé sa peine de quinze années de prison. Les crimes pour lesquels il a été jugé — enlevement et torture d’un étudiant nommé Hernan Abriata — a eu lieu à une époque où le pays était plongé dans une dictature militaire, qui a duré de 1976 à 1983. Ce système a fait disparaître près de 30 000 personnes, entraînant une lutte longue et douloureuse pour la vérité et la justice.
Contexte judiciaire et historique de la dictature argentine
Durant la dictature militaire, de nombreuses exactions ont été commises sous le couvert d’un gouvernement autoritaire, qui justifiait ses actes par la nécessité de combattre le terrorisme. Mario Sandoval, à l’époque âgé de 23 ans, faisait partie d’un commando opposé aux mouvements de résistance. C’est un sentiment de soulagement, alors que nous traversons une période incertaine marquée par le négationnisme
, a déclaré Monica Dittmar, la veuve d’Hernan Abriata, dont la douleur persiste à cause de l’incertitude autour du sort de son mari. Pour elle, ce verdict représente un espoir que les luttes pour la justice prennent racine.
Le processus judiciaire a été long et semé d’embûches, marqué par des arrêts et des appels. En première instance, la justice a établi que les actes de Sandoval constituaient des crimes contre l’humanité. Cependant, son recours en cassation a injecté une dose d’incertitude jusqu’à ce que la Cour décide, en décembre 2023, de maintenir sa peine.
Les répercussions d’un jugement au climat politique changeant
Cette décision survient alors que le climat politique en Argentine se modifie, avec l’élection récente de Javier Milei, dont les opinions sur la dictature suscitent des inquiétudes parmi les familles de disparus. En effet, certaines institutions chargées de préserver la mémoire historique, comme l’équipe d’archivistes des forces armées, ont été démantelées, ce qui accentue la peur de voir réapparaître des tendances négationnistes.
Dans un contexte où certains cherchent à requalifier les actes violents de ce passé, des déclarations faites par Sandoval dans un blog depuis sa prison font froid dans le dos. Il exprime sa satisfaction quant à l’arrivée au pouvoir de figures politiques proches des militaires. En mars 2023, lui et d’autres prisonniers ont même soumis un projet de décret visant à alléger leur peine, ce qui montre leur volonté de profiter de la réorientation des politiques en matière de droits de l’homme sous le nouveau gouvernement.
Une lutte collective pour la vérité et la mémoire
Malgré ces incertitudes, les familles des victimes, notamment celles de Hernan Abriata, continuent d’affirmer leur détermination à rechercher justice et vérité. Les efforts de mémoire sont essentiels, non seulement pour honorer les disparus, mais également pour garantir qu’un tel passé ne se reproduise jamais. Comme l’affirme Monica Dittmar, “L’angoisse de ne pas savoir ce qui est advenu d’Hernan est permanente”, et cette quête de vérité est ce qui lui permet de garder espoir pour l’avenir.
Les condamnations pour crimes contre l’humanité comme celle de Mario Sandoval constituent donc non seulement une reconnaissance des atrocités passées, mais aussi un levier de résistance face à la tendance croissante au déni. Comprendre et affronter le passé est essentiel pour bâtir une société plus juste et respectueuse des droits de l’homme.
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