Le 21 janvier dernier, le gouvernement indien a pris une décision qui pourrait bien rafraîchir les relations entre Londres et New Delhi. En effet, l’Inde a bloqué des vidéos et des tweets partageant un documentaire de la BBC intitulé « Inde : la question Modi ». Ce documentaire fait état du rôle du premier ministre Narendra Modi dans des émeutes communautaires qui ont eu lieu en 2002 et qui ont causé la mort d’au moins mille personnes, principalement parmi la minorité musulmane.
Kanchan Gupta, conseiller au gouvernement, a expliqué que ce documentaire pourrait affecter les « relations amicales » de l’Inde avec l’étranger, et que plusieurs ministres avaient estimé qu’il remettait en question la crédibilité de la Cour suprême indienne, qui a blanchi M. Modi en 2012.
Le programme n’a pas été diffusé en Inde et Twitter a reçu l’ordre de bloquer plus d’une cinquantaine de publications comportant des liens vers des vidéos du documentaire hébergées sur YouTube. Malgré cela, certains tweets faisaient encore apparaître des extraits dimanche.
Le documentaire reprend notamment un rapport déclassifié du ministère des affaires étrangères britannique, qui cite des sources anonymes selon lesquelles Narendra Modi aurait rencontré des officiers de police pour leur « ordonner de ne pas intervenir » lors des violences antimusulmans qui ont suivi la mort des pèlerins. Ce rapport ajoute que ces violences étaient « politiquement motivées » et qu’elles avaient pour objectif de « purger les musulmans des zones hindoues ».
Bien que Narendra Modi ait été interdit de séjour aux États-Unis en raison de ces violences, il a été blanchi par la Cour suprême indienne en 2012.
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