Les manifestations contre le nouveau gouvernement de Benyamin Nétanyahou se poursuivent en Israël. Après des mois de mobilisation contre le premier ministre en procès pour corruption en 2020, la fronde reprend de plus belle depuis le prêt de serment du nouveau gouvernement d’extrême droite le 29 décembre 2022. Les samedis soirs, les Israéliens se rassemblent pour protester contre la réforme de la justice présentée le 4 janvier par le garde des sceaux, Yariv Levin.
Le 14 janvier, quelque 80 000 manifestants se sont réunis à Tel-Aviv, selon un décompte officieux, ce qui représente une hausse de plus de deux fois par rapport à la semaine précédente. La plupart des manifestants ont concentré leurs griefs contre cette réforme qui affaiblit le pouvoir de supervision de la Cour suprême et politise les nominations des juges et des conseillers légaux.
Depuis la place Habima, le cortège débordait dans les rues environnantes, sous une marée de drapeaux israéliens blancs et bleus et sous les averses d’orage. L’ancienne magistrate de la Cour suprême Ayala Frocaccia s’est exprimée en premier et a dénoncé le début d’une nouvelle ère avec une nouvelle définition de la démocratie. Les dirigeants de l’opposition étaient absents, à la demande des organisateurs, sauf l’ex-ministre de la défense Benny Gantz qui a pris le mégaphone, promettant d’utiliser « tous les moyens légaux pour éviter un coup d’Etat ».
Ces manifestations sont le point d’orgue d’une semaine de fronde contre la réforme de la justice qui risque de déstabiliser l’équilibre des pouvoirs institutionnels en Israël. La présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, a condamné vivement cette tentative du gouvernement de réduire la justice à « une institution silencieuse ». De nombreux avocats et des anciens procureurs ont également protesté contre cette réforme.
Mots-Clés: Benyamin Nétanyahou, Israël, Cour suprême, manifestations, réforme de la justice.