A l’occasion du Forum économique mondial qui s’ouvre lundi 16 janvier, l’ONG Oxfam a lancé un appel pour la réduction significative du nombre de milliardaires d’ici à 2030 et la taxation des grandes fortunes. Dans son rapport annuel sur les inégalités, l’organisation affirme que « chaque milliardaire représente un échec de politique publique » et que « les inégalités économiques ont atteint des niveaux extrêmes et dangereux ».
Portées par la flambée des cours de la Bourse, les grandes fortunes se sont extrêmement enrichies au cours des dix dernières années. Sur 100 dollars de richesse créée, 54,4 dollars sont allés dans les poches des 1 % les plus aisés, tandis que 70 centimes ont profité aux 50 % les moins fortunés. Au total, ces « 1 % » ont capté soixante-quatorze fois plus de richesse que les « 50 % ».
Selon l’ONG, la concentration extrême des richesses mine la croissance économique, corrompt les politiciens et les médias, corrode la démocratie et augmente la polarisation. De plus, elle est une « menace existentielle pour nos sociétés », paralysant notre capacité à endiguer la pauvreté et mettant « l’avenir de la planète (…) en péril ».
Pour lutter contre ce phénomène, Oxfam propose une série de mesures visant à taxer les revenus et le capital des plus aisés. L’organisation propose notamment un impôt exceptionnel sur la fortune, une taxe sur les dividendes et une hausse de l’imposition sur les revenus du travail et du capital des 1 % les plus riches.
Selon l’ONG, un impôt sur la fortune de 2 % sur les millionnaires du monde entier, de 3 % sur ceux dont la fortune dépasse 50 millions de dollars et de 5 % sur les milliardaires du monde entier permettrait de collecter chaque année 1 700 milliards de dollars. Une telle somme permettrait selon Oxfam de « sortir 2 milliards de personnes de la pauvreté », de « combler le déficit de financement des appels humanitaires d’urgence des Nations unies et de financer un plan mondial d’éradication de la faim », de couvrir une partie des conséquences du dérèglement climatique dans des pays pauvres et d’« assurer des soins de santé et une protection sociale universels [à] 3,6 milliards » de personnes.
Ainsi, à l’occasion du Forum économique mondial, Oxfam appelle à une taxation plus stricte des grandes fortunes afin de réduire considérablement leur nombre et de financer des projets humanitaires.
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