lundi 16 septembre 2024
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Cuba sous le feu des critiques : une plainte déposée pour des détentions abusives

Des Cubains emprisonnés pour avoir manifesté contre le gouvernement

Le 2 mars dernier, l’organisation Prisoners Defenders a déposé une plainte historique contre le gouvernement cubain devant le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies. Cette plainte concerne plus de 300 cas de Cubains qui ont été arrêtés, emprisonnés et condamnés pour leur participation aux manifestations antigouvernementales de juillet 2021.

Parmi les condamnés, se trouve Ciro Ernesto, un jeune homme de 27 ans qui a été arrêté alors qu’il filmait la manifestation du 11 juillet à La Havane. Dans le rapport policier qui a suivi son interpellation, les agents ont affirmé qu’il « proférait des phrases dénigrantes contre le gouvernement révolutionnaire » et qu’il cherchait à « perturber la tranquillité citoyenne ». Il a été condamné à sept ans de prison ferme pour désordres publics et atteinte à l’autorité.

D’autres cas sont tout aussi alarmants, tels que celui de Lizandra Gongora, une mère de cinq enfants condamnée à quatorze ans de prison pour sabotage. Des dizaines de jeunes ont également été condamnés à des peines allant jusqu’à vingt ans d’emprisonnement pour « sédition ».

Selon Prisoners Defenders, les prisons cubaines comptent actuellement 1 077 prisonniers politiques, dont 37 mineurs et 126 femmes. Dans tous les cas analysés, sept caractéristiques se retrouvent : l’absence de juge, d’avocat indépendant et d’indépendance judiciaire, des témoins et des experts non impartiaux, un cadre d’exercice de droits fondamentaux comme la liberté d’expression ou de manifestation, des délits mal définis et des procès sommaires ou menés par des tribunaux militaires.

Face à cette situation, Prisoners Defenders a décidé de déposer une plainte collective pour la première fois en rassemblant plus de 300 cas similaires. Cette plainte permettra à l’ONU d’examiner ces violations des droits humains et d’exiger des explications de la part du gouvernement cubain. Javier Larrondo, président de l’organisation, souligne que cette initiative est « historique » car elle pousse à prendre en compte de manière globale la dimension politique des arrestations et des condamnations.

Mots-Clés: Cuba, droits humains, emprisonnement, manifestations antigouvernementales.

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