86 morts dans le naufrage d’une embarcation de migrants en Italie
Le 26 février dernier, une embarcation de migrants provenant de Turquie a fait naufrage aux larges des côtes de Cutro, en Calabre, laissant 86 morts dont deux hommes, une femme et deux enfants âgés d’environ trois et huit, neuf ans. Le maire de Cutro, Antonio Ceraso a annoncé ce nouveau bilan provisoire lors d’une visio-conférence avec l’association de la presse étrangère à Rome.
Alors que les recherches pour retrouver d’éventuels corps se poursuivent, quatorze à quinze personnes manqueraient encore à l’appel. Les autorités maritimes sont soupçonnées de n’avoir pas réagi assez vite aux informations faisant état de la présence d’un navire surchargé dans la zone. Une enquête a été ouverte sur les circonstances de ce naufrage.
« Ces personnes partent par désespoir, cela veut dire que là où elles se trouvent, elles vivent une tragédie encore plus grande, des viols, des violences », a souligné M. Ceraso, appelant « à trouver une solution pour éviter ces tragédies ».
Le récent naufrage de Cutro aurait sans doute pu être évité sans les décrets sécurité adoptés en 2018-2019 sous l’impulsion de Matteo Salvini, le chef de la Ligue (extrême droite), alors ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Giuseppe Conte. Ces nouveaux textes ont transformé progressivement les opérations de recherche et de secours en mer en « événements migratoires ». La mission première des gardes-côtes italiens, qui est de sauver des vies en mer, est progressivement devenue invisible.
Le drame de Cutro démontre l’urgence de redonner aux gardes-côtes une liberté d’action maximum, sans contraintes administratives. Gianfranco Schiavone, de l’Italian Consortium of Solidarity (ICS), une ONG d’aide aux demandeurs d’asile, basée à Trieste, dans le nord-est de l’Italie, s’inquiète du climat inquiétant qui règne actuellement autour de la question migratoire en Italie. Selon lui, la pression politique sur les opérations de sauvetage maritime n’a jamais été aussi forte et l’avenir est sombre.
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