Le Liban entame une nouvelle étape avec la désignation de Karim Souhaid à la tête de la Banque du Liban, un poste resté vacant pendant plus d’un an et demi. Cette nomination, bien que saluée par certains, suscite des tensions politiques croissantes, en dépit des promesses d’une « nouvelle ère » depuis l’élection de Joseph Aoun comme président et la nomination de Nawaf Salam au poste de Premier ministre. En effet, la situation met en lumière les clivages au sein du gouvernement, soulignant les défis auxquels fait face la nation.
Karim Souhaid a été choisi par le gouvernement lors d’une réunion qui a eu lieu le 27 mars 2025, et a reçu le soutien de 17 des 24 ministres. Son ascension à ce poste clé est fortement soutenue par le président Aoun. Toutefois, le Premier ministre Nawaf Salam, ainsi que certains de ses alliés, notamment le vice-premier ministre Tarek Mitri et le ministre de la culture Ghassan Salamé, n’ont pas accordé leur soutien à cette nomination. Cette situation met en exergue une fracture au sein de l’exécutif, alors que les deux personnalités avaient été perçues comme un « tandem » œuvrant pour la réforme du pays.
Un choix controversé
La désignation de Souhaid n’est pas exempte de controverse. En effet, le Premier ministre a exprimé son mécontentement face à cette décision. Il a été rapporté qu’il a déclaré dans une conférence de presse : [Karim Souhaid] n’était pas mon candidat pour plusieurs raisons, compte tenu de ma volonté de protéger les droits des déposants et de préserver les actifs de l’Etat
. Cette déclaration met en lumière des préoccupations profondes autour des droits des épargnants, un sujet particulièrement sensible pour de nombreux Libanais, qui ont vu leurs économies réduites à néant à cause des crises financières successives.
Ce climat de tensions s’inscrit dans un contexte plus large de lutte pour le pouvoir au sein de l’administration libanaise. Les conflits entre les différents acteurs politiques sont fréquents, et cette nomination ne fait pas exception. La vision d’une gouvernance stable et inclusive semble encore loin, alors que les partis politiques peinent à surmonter leurs divergences pour bâtir un consensus vital, en particulier face aux défis économiques majeurs que le pays endure.
Conséquences économiques et sociales
La nomination de Souhaid pourrait influencer les mesures économiques que la Banque du Liban adoptera à l’avenir. Sous une direction experte, il est crucial que des politiques soient mises en œuvre non seulement pour stabiliser la monnaie, mais aussi pour restaurer la confiance des épargnants. La situation pleine d’incertitudes pousse de nombreux Libanais à s’interroger sur l’avenir de leurs finances. Le soutien politique du président Aoun à Souhaid pourrait basculer, voire aggraver les tensions si les attentes des citoyens ne sont pas comblées rapidement.
Réactions à la nomination
Depuis l’annonce, diverses réactions ont émergé dans le paysage politique libanais. Les partisans de Souhaid voient sa nomination comme une opportunité pour relancer l’économie et mener des réformes vitales. Cependant, ses détracteurs y voient un risque accru de favoritisme et d’inefficacité, renforçant les scepticismes prévalents au sein de la population. Les membres de l’opposition ne manqueront pas de scruter ses actions pour s’assurer qu’elles ne répondent pas uniquement aux intérêts d’une minorité, mais bien à ceux de l’ensemble de la population, en particulier ceux qui ont vu leurs économies affectées.
Le chemin qui s’ouvre devant le Liban reste indéniablement semé d'embûches. Il est essentiel de surveiller comment les acteurs politiques, sous la direction de Karim Souhaid, réagiront à ces défis et s’ils parviendront à instaurer un climat de confiance avec la population afin de contrer le désespoir ambiant.
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