La récente visite à Bruxelles de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, et du président de la République, Emmanuel Macron, le 27 juin 2024, a marqué les esprits. Dans la soirée du dimanche 7 juillet, les Français en poste au sein des institutions communautaires ont été submergés de messages de félicitations. L’exclusion du Rassemblement national (RN) au troisième rang à l’Assemblée nationale, derrière le Nouveau Front populaire et Ensemble, a été saluée par de nombreux acteurs politiques de divers horizons. Un gouvernement RN en France aurait pu entraîner une paralysie de l’Union européenne, selon l’eurodéputé macroniste Pascal Canfin.
Malgré ce soulagement, l’incertitude politique persiste en France et suscite des inquiétudes chez les Européens. En l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale, la France entre dans une période de grande instabilité. Le Parlement européen, lui, est habitué au compromis entre ses différentes forces politiques, allant de la droite républicaine à la gauche social-démocrate. Pourtant, des sujets tels que la réduction du déficit public et la soutenabilité du modèle social français restent sources de divisions.
Avec un déficit et une dette représentant respectivement 5,5 % et 110,6 % du produit intérieur brut (PIB) en 2023, la France risque une procédure européenne pour déficit excessif. Elle doit présenter à la Commission, au plus tard le 15 octobre, un plan de retour aux critères de Maastricht. Ces critères imposent un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB et une dette publique ne dépassant pas 60 % du PIB. Cette situation soulève des défis majeurs pour le gouvernement français dans les prochains jours.