Alexandre de Moraes, un célèbre magistrat de la Cour suprême brésilienne, a émis une menace le mercredi 28 août dernier envers le réseau social X en ordonnant au propriétaire Elon Musk de divulguer, dans les vingt-quatre heures, l’identité du nouveau représentant légal de X au Brésil, sous peine de voir ses activités suspendues immédiatement. Cette décision fait suite à l’annonce faite par Elon Musk le 17 août dernier de la fermeture des bureaux de X (anciennement Twitter) au Brésil, tout en maintenant l’accès au service pour les utilisateurs brésiliens. M. Musk avait alors accusé le juge Alexandre de Moraes de menacer d’arrêter son représentant légal au Brésil, ce que le réseau social considère comme une forme de censure visant à bloquer certains contenus.
Au nom de la lutte contre la désinformation, Alexandre de Moraes a ordonné ces dernières années le blocage des comptes de personnalités influentes des mouvements ultraconservateurs brésiliens, en particulier depuis les tentatives de partisans de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), un admirateur d’Elon Musk, de discréditer le système de vote électronique mis en place lors de l’élection remportée par Lula en 2022. En réaction à la décision du TSF, Elon Musk a publié un message sur X estimant que ce « juge » avait violé à plusieurs reprises les lois qu’il avait juré de faire respecter.
Elon Musk est également sous enquête judiciaire au Brésil dans le cadre de l’affaire des « milices numériques », suspectées d’avoir utilisé des fonds publics pour mener des campagnes de désinformation en faveur de l’ancien président Jair Bolsonaro et de ses proches. La bataille entre le magnat de la technologie et le pouvoir judiciaire brésilien semble loin d’être terminée, alors que des enjeux de liberté d’expression et de lutte contre la désinformation sont au cœur de cette affaire.