Des individus vêtus de l’uniforme militaire impérial du Japon et arborant le drapeau du Soleil-Levant se rassemblent au sanctuaire Yasukuni à Tokyo pour commémorer le 78e anniversaire de la capitulation du Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette cérémonie, qui a eu lieu le 15 août 2023, a marqué l’entrée en fonction de l’amiral et ambassadeur à la retraite Umio Otsuka à la tête du sanctuaire.
La nomination de M. Otsuka reflète une tendance à la « renationalisation » du lieu, symbolisant le militarisme japonais de l’époque des années 1930 et 1940. Le sanctuaire honore les âmes de 2,5 millions de soldats décédés lors des guerres menées par le Japon, ainsi que de quatorze criminels de guerre de classe A. Les visites régulières des Premiers ministres et des parlementaires japonais suscitent des tensions avec les pays voisins, notamment la Chine et les deux Corées, marqués par l’impérialisme japonais.
M. Otsuka, qui a fait preuve d’un engagement de 43 ans pour la paix mondiale, exprime sa fierté d’occuper cette fonction au sein du sanctuaire. Son parcours militaire et diplomatique, jalonné de nombreuses missions, en fait un choix politique significatif pour les dirigeants de Yasukuni. Le sanctuaire, initialement baptisé Tokyo Shokonsha, a été érigé en 1869 pour rendre hommage aux soldats morts lors de la guerre de Boshin, marquant la fin du shogunat de l’ère d’Edo.
Traditionnellement réservé à des personnalités de la noblesse, le poste de supérieur de Yasukuni revêt une importance historique et symbolique. Ce sanctuaire incarne le sacrifice des soldats pour l’Empire et leur dévouement à la paix du Japon, selon les experts universitaires.