Keir Starmer, lors de sa première conférence de presse en tant que Premier Ministre du Royaume-Uni, le samedi 6 juillet 2024, à Londres. CLAUDIA GRECO / AP
Le nouveau chef du gouvernement britannique, Keir Starmer, entamera son tour des différentes nations du Royaume-Uni en se rendant en Écosse le dimanche 7 juillet. Cette première étape vise à « réinitialiser » les relations parfois tendues entre Londres et les gouvernements locaux ces dernières années. Suite à sa victoire écrasante aux élections législatives, le Parti Travailliste bénéficie d’un « mandat clair » dans tout le pays, selon les déclarations de Keir Starmer lors de la conférence de presse qui a suivi son premier conseil des ministres. Il souhaite mettre en place une nouvelle approche de travail à travers le Royaume-Uni, reconnaissant ainsi les contributions des quatre nations impliquées.
Le système politique britannique accorde des compétences spécifiques aux gouvernements écossais, gallois et nord-irlandais dans des domaines comme l’éducation, la santé et l’environnement, tandis que le gouvernement britannique à Londres conserve des pouvoirs clés en matière de défense et de politique étrangère. Alors que le gouvernement travailliste de Tony Blair (1997-2007) a instauré le système de « dévolution », les gouvernements locaux se sont souvent sentis marginalisés sous le gouvernement conservateur des quatorze dernières années.
Keir Starmer prévoit ensuite de se rendre au Pays de Galles, dirigé par le Premier Ministre travailliste Vaughan Gething, puis en Irlande du Nord, où la Première Ministre est la républicaine du Sinn Fein, Michelle O’Neill. Les travaillistes seront confrontés à de nombreux défis, notamment une économie en difficulté, des services publics fragilisés et les conséquences persistantes de la crise du coût de la vie. Au cours de la campagne électorale, l’immigration est apparue comme une préoccupation majeure pour les électeurs.
L’ancien Premier Ministre travailliste Tony Blair a souligné dans une tribune publiée par le Sunday Times la nécessité pour Keir Starmer d’élaborer un plan de contrôle de l’immigration, face à la montée du parti anti-immigration et antisystème Reform UK. Tony Blair a également mis en avant l’importance des sujets culturels dans ce contexte politique, rappelant les similitudes avec la politique européenne, notamment en France et en Italie. Keir Starmer a affirmé son refus de poursuivre le projet d’expulsion des migrants vers le Rwanda initié par le gouvernement conservateur précédent.
Il apparaît ainsi que Keir Starmer et son gouvernement font face à des enjeux complexes et variés, nécessitant une approche stratégique et équilibrée pour répondre aux attentes des citoyens et des différents acteurs politiques du Royaume-Uni.