lundi 25 novembre 2024
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Japon : Première chasse commerciale de rorqual commun depuis 1976

Après plusieurs décennies d’interruption, le Japon a repris la chasse commerciale au rorqual commun, une espèce classée « vulnérable » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Mercredi dernier, images à l’appui, la principale société baleinière japonaise a révélé la capture d’un rorqual de 19,61 mètres, harponné le 1er août et destiné au marché de la viande de baleine. Cet événement marque une première depuis 1976 et soulève des questions cruciales sur la conservation des espèces marines, alors que les réactions internationales ne se font pas attendre.

Le Japon relance la chasse au rorqual commun

Le Japon a récemment relancé la chasse au rorqual commun dans ses eaux territoriales, une décision qui a suscité diverses réactions sur la scène internationale. Mercredi dernier, la principale société baleinière nippone a diffusé des images montrant le premier rorqual commun chassé à des fins commerciales depuis près de cinquante ans. Cette espèce, le second plus grand mammifère marin après le rorqual bleu, est considérée comme « vulnérable » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Le cétacé de 19,61 mètres et de 55 tonnes a été harponné le 1er août par des petits navires avant d’être hissé sur le nouveau bateau-mère japonais, lancé en mai dernier. La viande du rorqual a ensuite été congelée et stockée à bord, prête à être commercialisée.

Historique et controverses autour de la chasse à la baleine au Japon

La chasse à la baleine au Japon est une pratique ancienne, ancrée dans la culture et l’histoire de l’archipel depuis des siècles. Cependant, elle est également source de controverses. Après la Seconde Guerre mondiale, la viande de baleine a été une source essentielle de protéines pour la population japonaise. Malgré les efforts de la Commission baleinière internationale (CBI) pour limiter cette chasse, le Japon a souvent justifié sa pratique sous le prétexte de la recherche scientifique. En 2019, le pays a officiellement quitté la CBI pour reprendre la chasse commerciale, cette fois exclusivement dans ses eaux territoriales. Avec cette nouvelle campagne, le Japon s’autorise à capturer jusqu’à 376 baleines cette année, y compris 59 rorquals communs. Cette décision continue de diviser, tant sur le plan national qu’international.

La réponse internationale et les enjeux de la conservation

La reprise de la chasse au rorqual commun par le Japon a provoqué une levée de boucliers parmi les organisations de défense des droits des animaux et les gouvernements de plusieurs pays. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette pratique, invoquant les dangers qu’elle représente pour les populations de baleines déjà vulnérables. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe le rorqual commun parmi les espèces menacées, ce qui ajoute une dimension critique aux débats. Les organisations de conservation insistent sur la nécessité de protéger ces cétacés et de mettre fin à la chasse commerciale pour préserver la biodiversité marine. Elles soulignent également que la demande pour la viande de baleine est en déclin, même au Japon, ce qui rend cette pratique de plus en plus obsolète.

Les impacts économiques et culturels de la viande de baleine au Japon

Au-delà des controverses, la chasse à la baleine revêt également des aspects économiques et culturels au Japon. Historiquement, la viande de baleine a été une source importante de protéines, particulièrement dans les années suivant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, certains Japonais considèrent toujours cette viande comme un mets délicat et un élément de leur patrimoine culturel. Les baleiniers espèrent revitaliser ce marché en promouvant la viande de rorqual commun comme étant « délicieuse » et « sans odeur ». La société baleinière a même organisé des dégustations publiques pour attirer de nouveaux consommateurs. Cependant, cette pratique économique reste marginale et suscite la désapprobation des défenseurs de la nature et d’une part croissante de la population japonaise, notamment les jeunes générations, qui sont de plus en plus sensibles aux enjeux de conservation.

Les voix de l’opposition: Paul Watson et Sea Shepherd en action

Parmi les figures emblématiques de l’opposition à la chasse à la baleine, Paul Watson et son organisation Sea Shepherd occupent une place centrale. Watson, co-fondateur de Sea Shepherd, a consacré une grande partie de sa vie à la protection des baleines, souvent au prix de confrontations musclées avec les navires baleiniers japonais. Dans les années 2000 et 2010, Sea Shepherd a mené plusieurs campagnes en haute mer pour perturber les activités baleinières, gagnant ainsi une notoriété mondiale. Aujourd’hui, Paul Watson fait face à des poursuites judiciaires, le Japon ayant demandé son extradition suite à son arrestation au Groenland. Malgré ces défis, Sea Shepherd continue son combat, mobilisant des ressources et des volontaires pour surveiller et dénoncer les pratiques de chasse. Leur persévérance illustre la détermination des défenseurs des animaux à mettre fin à la chasse commerciale des cétacés.

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