Fumio Kishida, Premier ministre du Japon depuis octobre 2021, a surpris la nation en annonçant son retrait imminent de la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD) et, par conséquent, de son poste de Premier ministre. Cette décision marque un tournant spectaculaire dans la politique japonaise, à l’aube d’une élection interne cruciale en septembre. Le PLD, dominant la scène politique depuis plusieurs décennies, se prépare à une transition qui pourrait redéfinir ses dynamiques internes et les politiques publiques du Japon. Les trois années de mandat de Kishida, marquées par des défis économiques et des scandales, ont érodé sa popularité, le plaçant face à la nécessité de ce départ.
Le Japon face à un changement politique majeur
Le paysage politique japonais est en pleine ébullition depuis l’annonce choc de Fumio Kishida. Ce dernier a déclaré son retrait imminent de la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD), et par conséquent, de son poste de Premier ministre. Cette décision, prise à l’aube d’une élection interne cruciale en septembre, ouvre une nouvelle ère pour le Japon. Depuis des décennies, le PLD domine la scène politique japonaise, et cette transition pourrait bouleverser les dynamiques internes du parti ainsi que les politiques publiques.
Fumio Kishida, qui occupe cette position depuis octobre 2021, a fait cette annonce lors d’une conférence de presse. Ses trois années de mandat ont été marquées par des défis économiques et des scandales internes, affaiblissant sa popularité et celle de son gouvernement. Avec une cote de popularité stagnante autour de 25%, Kishida a jugé nécessaire de montrer que le PLD est en plein changement pour regagner la confiance du peuple. Cette annonce a immédiatement déclenché des spéculations sur sa succession et les candidats potentiels à ce poste clé.
Le besoin de changement selon Fumio Kishida
Lors de son intervention mercredi, Fumio Kishida a souligné l’importance de renouveler la confiance du peuple envers le PLD. Il a déclaré qu’il était nécessaire de montrer que le parti est en train de changer et que la première étape serait son propre retrait. Pour Kishida, la politique ne peut se faire qu’avec la confiance du peuple, et sans cette confiance, les réformes politiques resteront lettre morte.
Cette décision n’est pas un simple acte de résignation, mais un geste symbolique destiné à initier une transformation au sein du PLD. Kishida a exprimé sa ferme conviction que de telles réformes sont indispensables pour garantir la pérennité et la crédibilité du parti. En quittant son poste, il espère ouvrir la voie à de nouvelles idées et à une réorientation politique qui pourront mieux répondre aux préoccupations des Japonais, notamment face à une économie en difficulté et des scandales politiques ébranlant le parti.
Trois ans de gouvernance sous pression
Depuis son arrivée à la tête du gouvernement en octobre 2021, Fumio Kishida a dû faire face à de nombreux défis. La pandémie de COVID-19, l’inflation galopante, ainsi que divers scandales politiques ont érodé sa popularité. Selon un sondage de la chaîne NHK, la cote de son gouvernement se maintient à un faible 25% en 2023, un chiffre révélateur des difficultés rencontrées par son administration.
Malgré ces obstacles, il est à noter que Kishida a réussi à se maintenir en poste plus longtemps que la moyenne des dirigeants du PLD depuis la Seconde Guerre mondiale. En effet, rares sont les Premiers ministres japonais à avoir conservé leur poste durant trois ans, plaçant Kishida en huitième position en termes de longévité. Toutefois, cette longévité n’a pas suffi à dissiper les critiques ni à renforcer suffisamment son soutien au sein du parti pour envisager sereinement une réélection en septembre.
Succession de Kishida: Une course ouverte
Avec l’annonce du retrait de Fumio Kishida, la question de sa succession anime désormais tous les débats. Plusieurs noms sont avancés pour prendre la tête du gouvernement. Parmi ceux-ci figurent Taro Kono, l’actuel ministre du Numérique, connu pour ses positions réformistes, et Sanae Takaichi, la ministre de la Sécurité économique, qui a souvent été mentionnée comme une figure montante du PLD.
Le quotidien Yomiuri Shimbun rapporte également que des membres influents du PLD ont de grands espoirs pour Shigeru Ishiba, ancien numéro deux du parti et Shinjiro Koizumi, ancien ministre de l’Environnement et fils de l’ancien premier ministre Junichiro Koizumi. La multiplicité des candidats potentiels reflète une certaine indécision au sein du parti concernant la direction future. C’est une course ouverte, où chaque candidat devra démontrer sa capacité à régénérer le parti et à relever les défis socio-économiques du pays.
Défis économiques pour le prochain Premier ministre
Le prochain Premier ministre du Japon héritera d’une économie en difficulté. La quatrième économie mondiale peine à se redresser post-COVID, avec un PIB en recul de 0,7% au premier trimestre 2024. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a exacerbé les problèmes économiques, faisant grimper les coûts énergétiques et alimentant l’inflation. La devise japonaise, le yen, a été l’une des moins performantes au monde au cours de l’année écoulée, compliquant encore plus la situation économique.
Le plan de relance de 17.000 milliards de yens annoncé par Kishida en novembre dernier avait pour but de réduire l’impact de cette inflation sur les ménages et les entreprises. Toutefois, la reprise économique reste fragile, et les importations plus coûteuses mettent à rude épreuve les finances des citoyens. Le Japon cherche désespérément des solutions pour stabiliser son économie tout en maintenant un équilibre entre les politiques d’exportation et les besoins domestiques. Le prochain Premier ministre devra naviguer à travers un paysage économique complexe, où chaque décision pourrait avoir des répercussions à long terme sur la stabilité et la croissance du pays.