samedi 21 septembre 2024
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Un nouveau baleinier japonais menace les cétacés

Le départ du Kangei Maru, un géant des mers japonais de 100 mètres et 9.300 tonnes, marque le début d’une campagne de chasse à la baleine qui suscite une vive controverse internationale. Ce navire moderne, construit pour 7,5 milliards de yens, remplace le Nisshin Maru et vise à capturer environ 200 baleines en six mois. Alors que le Japon s’est retiré de la Convention Baleinière Internationale en 2019, la reprise de cette pratique controversée soulève des questions cruciales sur la conservation des espèces et l’éthique environnementale.

Le Kangei Maru : Nouveau fléau marin

Le Kangei Maru, un navire-usine japonais de 100 mètres de long et pesant près de 9.300 tonnes, a récemment quitté son port d’attache, déclenchant des inquiétudes mondiales quant à la sécurité des cétacés. Remplaçant le Nisshin Maru, ce bateau parfaitement équipé et construit à hauteur de 7,5 milliards de yens (44 millions d’euros), est destiné à intensifier la chasse à la baleine, un pratique controversée, dans les eaux japonaises.

La mission du Kangei Maru est d’une nature extrêmement préoccupante pour les défenseurs des animaux et les écologistes. L’objectif annoncé de ce nouveau navire est de capturer environ 200 baleines au cours des six prochains mois. Ce chiffre, bien que scandaleux pour beaucoup, relève d’une politique nationale visant à relancer une activité fortement critiquée à l’échelle internationale. En quittant la Convention Baleinière Internationale (CBI) en 2019, le Japon a cherché à se libérer des restrictions imposées par le moratoire de 1986 qui interdisait la chasse commerciale des baleines.

Les dessous juridiques de la chasse à la baleine

Depuis l’adoption du moratoire international de 1986 par la CBI, la chasse commerciale de la baleine est interdite pour protéger les espèces menacées. Cependant, le Japon, explorant une clause ambiguë du moratoire, a poursuivi sa chasse sous couvert de missions scientifiques, provoquant ainsi de vives réactions de la part de la communauté internationale.

En 2019, le Japon a officiellement quitté la CBI, un acte qui lui permet de reprendre la chasse commerciale dans ses propres eaux. Cette décision a été motivée par la volonté de contrôler souverainement ses pratiques de pêche, mais elle soulève des questions complexes sur la légitimité et l’éthique de telles pratiques. Les ONG environnementales et plusieurs pays continuent de dénoncer cette exploitation, la qualifiant de dangereuse pour les populations de cétacés déjà affaiblies par d’autres menaces comme la pollution plastique et le changement climatique.

Kangei Maru : Des objectifs controversés

L’initiative du Kangei Maru, visant à capturer 200 baleines d’ici la fin de l’année, est perçue par beaucoup comme un retour en arrière. Bien que présentée comme un moyen de soutenir la tradition japonaise et d’augmenter l’autosuffisance alimentaire, cette mission est largement critiquée pour ses implications éthiques et environnementales.

Le coût monumental de la construction du Kangei Maru, financé par des fonds publics, n’a fait qu’amplifier les critiques. Pour les défenseurs des animaux et les écologistes, l’investissement aurait pu être dirigé vers des initiatives plus durables et humanitaires. Ces mêmes groupes préviennent que cette chasse pourrait fragiliser davantage les espèces déjà menacées, nuisant ainsi à la biodiversité marine. Ce débat ne se limite pas aux frontières japonaises et fait écho aux préoccupations mondiales concernant la conservation des océans.

Viande de baleine : Tradition et déclin

La consommation de viande de baleine au Japon, autrefois un pilier de l’alimentation nationale, a connu une chute drastique. Aujourd’hui, elle représente à peine 1 % de son apogée dans les années 1960, avec une consommation annuelle d’environ 2.000 tonnes. La diversification des sources de protéines animales, telles que le bœuf, le porc et le poulet, a largement supplanté la viande de baleine dans les assiettes japonaises.

Pourtant, certains encouragent la résurgence de cette tradition. Shintaro Maeda, maire de Shimonoseki, soutient que « manger de la baleine fait partie de l’identité du peuple japonais ». Pour revitaliser cette pratique, des initiatives comme l’installation de distributeurs automatiques de viande de baleine à Tokyo ont été lancées par l’entreprise baleinière Kyodo Senpaku. Cependant, contrairement à autrefois, cette viande ne parvient pas à séduire une nouvelle génération peu familière avec cette tradition culinaire.

Une indignation mondiale face à la chasse

La relance de la chasse à la baleine par le Japon, symbolisée par le départ du Kangei Maru, a déclenché une vague d’indignation à travers le monde. Si les justifications japonaises pour cette pratique – allant de l’autosuffisance alimentaire à la conservation des traditions – persistent, elles peinent à convaincre la communauté internationale.

Les ONG environnementales soulignent que la capture des baleines menace davantage des espèces déjà en difficulté. La pollution plastique et le changement climatique sont des stress supplémentaires pour ces mammifères marins. De plus, les pratiques de chasse japonaises, bien que légales sur le plan national, sont vues comme une provocation, particulièrement à une époque où la conservation de la biodiversité est devenue cruciale.

Malgré une indignation mondiale moins intense comparée à celle des décennies précédentes, cette nouvelle aventure maritime du Japon sous le commandement du Kangei Maru continue de polariser les opinions et de mobiliser les activistes environnementaux dans une lutte acharnée pour la protection des cétacés.

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