vendredi 21 février 2025

Iran : 975 exécutions en 2024, un bilan apocalyptique !

En Iran, le recours à la peine capitale connaît une exacerbation alarmante, d’après un rapport publié par l’organisation Iran Human Rights (IHR) et l’ONG française Ensemble contre la peine de mort (ECPM). En effet, au moins 975 personnes ont été exécutées en 2024, le chiffre le plus élevé depuis le début des recensements en 2008. Cette réalité, qui reste largement méconnue en raison de l’opacité des données, témoigne de l'emprise répressive du régime iranien sur sa population, alors que le peuple continue à exprimer sa contestation.

L’Iran est le pays qui applique le plus les sentences de mort, après la Chine. L’importance de cette sanction dans le cadre du système judiciaire iranien est fondamentale depuis la révolution islamique de 1979, reposant sur l’application de la charia. Les chiffres publiés dans le rapport très préoccupant font état d’une augmentation de 17 % par rapport à 2023, confirmant ainsi une tendance inquiétante. Ce climat de terreur a des répercussions profondément ancrées sur les droits de l’homme et la société iranienne.

Une systématisation des exécutions

Les exécutions se déroulent principalement par pendaison, souvent en cachette, dans des prisons éloignées des regards. Près de 90 % des exécutions ne sont pas médiatisées, laissant un obscurité sur la réalité des pratiques judiciaires. Les condamnés sont souvent privés d’un accès suffisant à des défenseurs, et de nombreux témoignages révèlent des pratiques de torture pour obtenir des aveux, une méthode systématique pour ébranler la résistance du peuple face à la répression.

Une répression ciblée sur les dissidents

Les motifs des exécutions témoignent également d’une volonté de profonds ancrages politiques. La majorité des condamnés ont été exécutés pour des crimes liés à la drogue ou à des activités considérées comme des menaces pour la sécurité du régime, incluant des accusations floues de « corruption sur terre » ou de « rébellion ». Ces mesures visent particulièrement les dissidents, dont plusieurs ont été exécutés à la suite de manifestations qui se sont intensifiées depuis 2022, après la mort tragique de Mahsa Amini lors de son arrestation.

La condition des minorités et des femmes

Les minorités ethniques, telles que les Baloutches et les Kurdes, sont particulièrement touchées par ce phénomène. Deux militantes kurdes, Pakhshan Azizi et Varisheh Moradi, font face à des sentences de mort en raison de leurs activités humanitaires et de leur engagement pour les droits des femmes. Ce traitement disproportionné souligne les inégalités dans l’application de la justice en Iran, se heurtant frontalement aux standards internationaux. De plus, parmi les 975 condamnés en 2024, on dénombre 31 femmes, dont quatre ont été exécutées publiquement, illustrant ainsi une tragédie encore plus grande.

Une lutte inégale pour la liberté

Pour de nombreux Iraniens, la peine de mort symbolise non seulement la répression, mais aussi la lutte pour la liberté. Au moins treize militants du mouvement « Femme, vie, liberté » sont actuellement en attente d’exécution. Leurs cas mettent en exergue non seulement l’urgence d’une réforme du système judiciaire, mais aussi le besoin d’une solidarité internationale pour soutenir ceux qui osent défier un régime autoritaire.

La situation en Iran est un rappel poignant des enjeux liés aux droits de l’homme et à la justice. La communauté internationale doit porter une attention active à ces exécutions systématiques et au traitement réservé aux dissidents afin de contrer cette spirale d’horreur et de répression qui semble sans fin.

Mots-clés: peine de mort, Iran, droits de l’homme, répression, dissidents, minorités, exécutions, justice, charia.

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