Entre juillet 2021 et octobre 2022, un groupe criminel serbo-croate a sillonné l’Europe, touchant la France, l’Espagne, la Suisse, le Portugal, l’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique et l’Autriche. Les membres de ce groupe de soixante personnes ont commis des centaines de cambriolages, entraînant un préjudice estimé à plusieurs millions d’euros.
Le 4 février, la Gendarmerie française a annoncé le démantèlement de ce groupe, suite à une opération menée conjointement par des enquêteurs français et espagnols. Ces derniers ont procédé à vingt-cinq interpellations.
Selon le général Marc de Tarlé, chef de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), ce groupe était très bien organisé autour d’une famille, qui dirigeait des équipes de cambrioleurs comprenant des membres de sa famille et d’autres fratries. Ces dernières étaient soumises à des pressions fortes et à des obligations de résultats.
L’enquête a débuté à l’été 2021 après la découverte de faits et d’individus liés à ce groupe. Des surveillances et des échanges avec l’Espagne et la Croatie ont permis de dévoiler l’ampleur internationale du phénomène. Ainsi, le 19 septembre 2022, une équipe commune d’enquête franco-espagnole a été créée, sous l’égide de l’Unité de coopération judiciaire de l’Union européenne (Eurojust) et avec l’appui de l’Agence de l’Union européenne pour la coopération des services répressifs (Europol).
Le 22 novembre 2022, vingt-cinq personnes âgées de 20 à 40 ans ont été interpellées en France, Espagne, Pays-Bas, Croatie et Italie. Des faux billets, des véhicules, des armes, des bijoux et des articles de luxe ont été saisis. Vingt-trois des mis en cause ont été mis en examen et incarcérés, et deux ont été assignés à résidence dans des pays européens.
Les cambrioleurs opéraient de jour en milieu rural avec des femmes et de nuit dans les quartiers cossus des villes avec des équipes masculines chevronnées. Ils utilisaient des véhicules récupérés durant leurs opérations et se fondant dans la population grâce à leurs vêtements.
Le préjudice total pour les seuls faits intégrés dans les procédures françaises, espagnoles et suisses est estimé à plus de 2 millions d’euros. Les produits des vols étaient blanchis par l’acquisition de produits de luxe et de biens immobiliers. Les bijoux étaient revendus à des filières de recel.
Mots-Clés: Serbo-Croate, France, Espagne, Suisse, Portugal, Italie, Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Autriche, Marc de Tarlé, Eurojust, Europol, Gendarmerie, Bordeaux, JIRS, Croates, Français, Espagnols, Italien, Néerlandais.