Alors que la dynamique politique en Europe évolue rapidement, les chefs d’État et de gouvernement se mobilisent pour affirmer leur indépendance et leur ambition. À Budapest, en date du 8 novembre 2024, un appel à l’action a été lancé par Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien, incitant l’Europe à prendre les rênes de son destin. Face à une concurrence accrue des États-Unis et de la Chine, l’Union européenne (UE) doit redoubler d’efforts pour renforcer sa compétitivité, en réponse à une situation économique de plus en plus alarmante.
Le rassemblement des Vingt-Sept a coïncidé avec la réélection de Donald Trump, un événement qui alimente les craintes d’une dépendance accrue vis-à-vis du principal partenaire de l’UE. Ce sommet a conduit à l’adoption de la « déclaration de Budapest », une feuille de route promettant un « nouveau pacte européen de compétitivité ». Cependant, malgré ces intentions affichées, beaucoup de chemin reste à parcourir avant de transformer ces déclarations en actions concrètes.
La nécessité d’un changement radical
Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, a émis une alerte préoccupante en signalant que sans réformes structurelles, l’UE se dirigerait vers une « lente agonie ». Pour lui, « l’Union européenne ne peut plus reculer devant les décisions ». Ce constat alarmant met en lumière l’urgente nécessité d’agir face aux défis globaux croissants. Le soutien massif de l’Amérique à son industrie et l’innovation rapide en Chine accentuent la pression sur le Vieux Continent pour qu’il réagisse.
Les dirigeants européens se rejoignent sur une exigence fondamentale : un choc de simplification administrative. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a insisté sur la nécessité d’« une réduction massive de la bureaucratie », soulignant ainsi que l’excès de règlements pourrait freiner la croissance et l’innovation.
Les propositions pour améliorer la compétitivité
Dans ce cadre, Ursula von der Leyen a annoncé le projet d’une « loi omnibus » pour 2025, visant à alléger les obligations de conformité relatives à près de mille textes législatifs de l’UE. Cette initiative se doit d’être particulièrement attentive aux conséquences qu’elle pourrait engendrer. Certaines réglementations, comme la directive sur la publication de données sociales et environnementales, souvent critiquées par les patrons, seraient révisées ou supprimées, ce qui pourrait susciter des débats animés au sein de la communauté européenne.
Cet objectif de simplification pourrait, néanmoins, aboutir à un recul des avancées sociales réalisées jusqu’à présent, des revendications qui risquent de s’estomper face à la nécessité d’une industrie plus compétitive. Ce contexte soulève des inquiétudes concernant le Pacte vert, dont les ambitions environnementales pourraient être compromises par cette frénésie de déréglementation.
Un équilibre délicat à maintenir
À l’heure où les droits populistes prennent de l’ampleur en Europe, cette quête de simplification administrative pose des questions sur l’équilibre entre la compétitivité économique et la protection sociale. Le risque de sacrifier certaines normes sociales au profit d’une plus grande agilité réglementaire nécessite une réflexion approfondie de la part des décideurs. Les discussions à mener sur ces enjeux cruciaux doivent impliquer l’ensemble des parties prenantes afin d’assurer un avenir durable pour l’Europe.
En parallèle, l’initiative sur l’« industrie propre », prévue par la Commission, vise à accompagner la transition écologique tout en soutenant les secteurs vulnérables. Là encore, la manière dont ces réformes seront mises en œuvre sera déterminante pour l’impact global sur l’économie et l’environnement.
À ce stade, l’unité des États membres devra se conjuguer avec un sens aigu des responsabilités pour construire un modèle économique résilient capable de répondre aux défis de demain. Les efforts des Vingt-Sept devront se matérialiser par des actions pratiques, afin que l’UE ne soit pas uniquement spectatrice des évolutions mondiales, mais un acteur clé dans la scène internationale.
Mots-clés: Ursula von der Leyen, compétitivité, Europe, bureaucratie, loi omnibus, Pacte vert