Deux écogardes ont été tués dans une nouvelle attaque contre le parc national des Virunga, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le dimanche 28 mai. « Ce matin [dimanche], nous avons entendu des “crépitements” de balles. Un groupe des braconniers venait d’abattre un hippopotame et, pour se protéger, ils ont tendu une embuscade aux gardes du parc », indique Kambale Muhindo, un fonctionnaire en poste à Vitshumbi, un village de pêcheurs situé à environ 5 kilomètres du lieu de l’attaque. Cette région est le fief de plusieurs dizaines de groupes armés de base communautaire, tels que le « groupe armé maï-maï Kabido », auteur présumé de cette attaque.
Le parc des Virunga, plus vieille réserve naturelle d’Afrique créé en 1925, est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. Pourtant, depuis 2020, plusieurs dizaines de gardes ont été tuées au cours d’attaques ou d’embuscades menées par différents groupes armés hostiles au parc des Virunga. Les gardes armés en sont les principales cibles. Ils tentent de les empêcher, parfois avec des moyens militaires, de pratiquer des activités destructrices de la faune et de la flore dans les limites du parc.
Malgré la fragilité de la situation, de nombreux gardes continuent de donner de leur temps et de risquer leur vie pour protéger les richesses écologiques du parc. Selon Blaise Kalisha, un défenseur des droits humains dans la zone, « six gardes ont été blessés et acheminés à l’hôpital catholique de Vitshumbi » en plus des deux décédés. Cette nouvelle attaque s’ajoute à la longue liste des victimes qui ont perdu la vie en protégeant la faune et la flore dans ce parc.
Toute la partie sud du parc, y compris son quartier général de Rumangabo, est depuis novembre passée sous le contrôle d’une autre rébellion armée : le M23 (Mouvement du 23 mars), soutenu et appuyé sur le terrain par des unités de l’armée rwandaise, selon plusieurs rapports du groupe d’experts des Nations unies. Cela cause des problèmes supplémentaires pour les écogardes, car non seulement les groupes armés locaux sont hostiles, mais ils sont parfois appuyés par des unités militaires étrangères.
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