L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a vivement réagi suite à l’occupation du laboratoire central de santé publique à Khartoum par l’une des parties en conflit au Soudan. Dans ce laboratoire figurent des échantillons d’agents pathogènes extrêmement contagieux tels que la rougeole, le choléra et la poliomyélite, ainsi que des échantillons du SARS-CoV-2 et de la tuberculose multirésistante. Le directeur général de l’OMS, le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a précisé lors d’une conférence de presse à Genève que les techniciens ne peuvent plus accéder au laboratoire, empêchant celui-ci de remplir sa fonction normale de diagnostic et de référence. L’OMS craint également que les personnes occupant le laboratoire ne soient accidentellement exposées aux agents pathogènes qui y sont stockés.
L’OMS cherche à obtenir davantage d’informations sur la situation et procède à une évaluation des risques, comme l’a indiqué le docteur Tedros. Des équipes du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire et d’autres équipes chargées des risques biologiques et de la biosécurité sont actuellement sur le terrain pour effectuer une évaluation approfondie des risques.
Le Comité central des laboratoires médicaux du Soudan a également confirmé l’évacuation du laboratoire national de santé et de la Banque du sang, les stocks stratégiques de sang ayant été transférés dans d’autres provinces. Toutefois, ni l’OMS ni le Comité central des laboratoires n’ont précisé qui occupe actuellement le laboratoire.
Cette situation est d’une grande préoccupation pour l’OMS, qui redoute une catastrophe sanitaire et environnementale aux conséquences inimaginables si le laboratoire était délibérément visé. Le Soudan étant déjà en proie à une situation sanitaire préoccupante, notamment à cause du manque d’accès à l’eau potable et à la nourriture ainsi qu’aux armes utilisées sans discernement dans les zones civiles, l’OMS s’attend à de nombreuses autres morts causées par des épidémies et les perturbations des services de santé, y compris de vaccination.
L’OMS dispose de stocks de médicaments essentiels, de poches de sang et de matériel chirurgical, mais l’organisation indique avoir besoin de meilleures conditions de sécurité pour pouvoir les acheminer.
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